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Steinmetz Pierre


 Reichsarbeitsdienst Feldpost Nummer 15847

Abteilung 4/329 Postamt Schwalbach. Saar

La vie d’une jeune recrue :

- toute la journée corvées de nettoyage, marche le vendredi, service religieux (Gottesdienst) le lundi,

- j’attends impatiemment votre courrier,

- je me soucie de vous savoir encore à la maison, ce serait la meilleure de vous savoir déportés !

- courriers adressés à des amis : Henry Arthur, Thirion Auguste

Lettre en français à son frère Jean :

Cher frère, deux mots en vitesse. La santé est bonne, en espérant la même chose de toi et de Maman. Dimanche prochain, il ne faut pas apporter tant de choses. Ramenez du pain, du gâteau, de la confiture et une lampe de poche avec piles de rechange. Autrement tout va bien. Je me suis habitué à l’endroit et je me plais bien.

Tu excuseras la mauvaise écriture. Aujourd’hui, j’ai écrit à Rosa Thirion (une voisine, Ndr). Tu donneras le bonjour à Arthur Henry et à tous les copains. Au revoir et à bientôt, ton frère qui ne t’oublie pas. Pierre                                                                                      

Lettres à sa mère :

- Pierre se soucie constamment de la rassurer dans tous ses courriers (keine Angst, n’aie  aucune crainte),

- il espère au plus vite la fin de la guerre (alles schnell vorbei), - il souhaite retrouver définitivement la famille,

- il pense aux fêtes et anniversaires, - il envoie 26 cartes postales,

- il termine toutes ses cartes par Grüsse und Küsse,

Colis : un paquet contenant 1 montre. J’ai encore assez de poudre de pudding.

Visites : de sa soeur Marie et de son frère Jean.

Carte : Truppenübungsplatz

Wehrmacht

Instruction passée à Josephstadt

Sur ces photos, nous logeons au second étage d’une ancienne école. Quelle misère de monter et descendre les escaliers ! Mais somme toute, je voudrais y passer tranquillement mon séjour ici, loin de la guerre.

 

Lettre du 25.1.1943 

 J’ai reçu votre lettre. Vous savoir en bonne santé me procure une grande joie. Hier, j’ai déblayé la neige. Nous avons dû ramper sans cesse, nous allonger et nous mettre debout (auf und nieder). L’exercice continue demain. Pas de clémence à espérer de ce côté-là. Je vous envoie une lettre aujourd’hui vous précisant ce qui me manque.

28.1.1943 :

Bonne santé. Je te dis, Marie, ne cherche pas à me rendre visite.

Tu seras à nouveau éjectée (dann fliegs du wieder raus). C’est inutile de rouler trois jours et trois nuits en train car tu n’auras de toute façon pas accès à la caserne. Ce sera en pure perte, ça ne servira à rien d’insister auprès de l’officier instructeur (es nutz jo gar nicht). Reste chez toi pour faire ton travail. Tout va bien. Nous attendons l’ordre de partir d’un jour à l’autre vers Pilsen près de Prague. Je me rapproche de vous !


09. 2. 1943
: (une lettre écrite à trois intervalles de temps différents, NdR)

J’ai reçu vos trois paquets, merci. Aux dires de l’encadrement, nous partirons en direction de la ville de Pilsen qui me rapproche de la maison….

J’ai préparé mon sac de paquetage. Nous attendons tous l’ordre de départ pour entrer en campagne militaire. Nous ignorons notre destination. Dès mon arrivée, je vous communiquerai ma nouvelle affectation. Je vous envoie ce jour également une lettre en espérant vous savoir en bonne santé….

Il m’est impossible de dialoguer avec les gens de Prague qui ne me comprennent pas. J’ai reçu dix lettres qui m’ont fait énormément plaisir. J’ai bien déjeuné le dimanche avant le départ avec de quoi me caler l’estomac car 42 heures de train nous attendent. Mais rassurez-vous, je serai installé en 2ème classe. Il y a Marcel Lang et un gars de Seingbouse, un nommé Clemens avec moi. Keine Angst, n’aie aucune peur, Maman.

Envoi d’une carte le 12 février : Ne te fais surtout pas de souci concernant mon avenir. Maman, je vais partir bientôt pour Baranowitsch.

Vers l’Est  (2 lettres)

a) Ce soir, nous partons chère maman. Où ? Je te le préciserai par la suite. Pour l’instant, ne m’envoyez plus rien. On m’expédiera déjà le courrier en attente à mon nouveau Feldpostnummer. Je vous entretiendrai tantôt de mon voyage. Toujours en bonne santé et en forme. Pas de paquet donc, des lettres, vous pouvez toujours en écrire. Cordiales salutations et bises. Pierre.

b) Avec moi se trouvent Marcel Lang et Clémens. Il y a encore un gars de Gaubiving du nom de Zimmer. Ne m’envoyez plus aucun paquet ni lettre. Je vous communiquerai ma nouvelle adresse. De même, ne vous faites pas de souci à mon sujet, chez moi ça ira toujours très bien. Pardonnez ma mauvaise écriture, car le train roule. Meilleures salutations et bises, votre Pierre. A bientôt.

Longue lettre écrite sur 3 cartes (numérotées au crayon)

1) J’ai pris la route en direction de Baranowitsch, contre les partisans. Ne vous faites pas de souci. Je reste toujours en bonne santé. Espérons que la guerre se termine vite car ça canonne près de Minsk. Pierre vous souhaite alles gute.

2) Ne m’envoyez pas de paquets. Ce matin nous avons mangé du pâté, de la saucisse et du pain, seule la boisson manquait. Nous avons dix jours de halte ici. Vous aurez sûrement mes autres lettres et cartes que j’ai écrites voilà peu. Ne vous faites pas de souci, chez moi ça se passera toujours très bien. D’ailleurs, on ne peut rien y changer. Jean, tâche d’obéir et ne cause pas de souci supplémentaire à maman !

3) Marie, je dispose d’un peu de temps pour te donner de mes nouvelles. J’aurais aimé t’envoyer une photo, mais les Russes réclament 25 Reichsmark pour me tirer six fois le portrait. C’est trop cher à mon goût. Dis à maman qu’elle n’a pas de souci à se faire. Je dois conclure et vous adresse sincèrement et cordialement mes salutations et bises. Votre Pierre.

20. 2. 1943 : Aus der Ferne (de loin).

Cher frère, je t’ai envoyé une carte pour ton anniversaire. L’as-tu reçue ?

Je t’adresse également quelques lignes pour te donner signe de vie (Lebenszeichen). Je suis toujours en bonne santé. J’espère aussi cela chez toi. Notre section reçoit chaque soir un quart de litre de schnaps et trois cigarettes seulement par soldat. C’est si peu pour moi qui fume presqu’un paquet par jour. J’espère donc de ta part l’envoi de quelques paquets. Salue également de ma part les Camaraden.

17. 3. 1943 

Cher frère, je saisis la plume en pensant à toi et en te faisant parvenir ces quelques lignes. Je suis en bonne santé. Je l’espère pour maman, ma soeur et toi. Dis à maman qu’à l’avenir elle ne doit pas se faire du souci pour moi car elle ne peut rien changer au cours du destin. De toute façon je me porte bien et je m’en sortirai. Sois toujours obéissant envers ta mère et ne lui cause pas de souci inutile !

Je vous adresse les meilleures salutations et souhaits pour passer d’excellentes fêtes à l’approche de Pâques (zu dem beinahstehenden Osternfest).

Joyeuses Pâques 1943 (lettre écrite sur une carte brodée)

«Avec grande joie, aurais-je préféré passer Pâques à la maison, mais hélas cela ne sera pas le cas et on ne peut rien y changer. Je suis toujours encore en bonne santé, j’espère la même chose dans toute la famille.

Chère maman, depuis deux jours règne chez nous un temps printanier, hier nous avons même pu prendre un bain de soleil (Sonnenbad) avec Clemens, Jacobs et Weber. Nous ne sommes plus que quatre Lorrains et nous avons fait une photo, dont je vous enverrai le résultat. Le soleil brille à tel point que les Russes se promènent dans la rue sans chaussettes ni chaussures ; par contre ils portent encore leur fourrure. Que dois-je encore vous écrire de si loin et qui pourrait vous réjouir si ce n’est d’espérer des prochaines retrouvailles et une fin de guerre rapide ? C’est le seul souhait que nous désirons. Pourvu qu’il se réalise vite. C’est dans cet espoir que je clos mon courrier et vous envoie des bises et mon salut. J’aurais préféré venir moi-même en chair et en os plutôt que mon courrier. Surtout ne vous faites pas de souci pour moi. »

Pâques 1943 sur le front

Cher frère, aujourd’hui, dimanche de Pâques, je t’envoie avec du retard mes salutations pascales. J’espère qu’elles te trouveront en excellente santé. Sans doute pourrai-je bénéficier d’une permission fin mai ou début juin. Alors pour nos prochaines retrouvailles ! Je vous fais parvenir ces quelques lignes. Je pars d’ici demain, en me rapprochant de la Heimat. L’adresse ne change pas (schangiert nicht). J’ai reçu aujourd’hui deux journaux. Je suis toujours en bonne santé et en forme. Espère la même chose chez vous. Le temps n’est pas beau. Un jour il pleut et le jour d’après, le soleil luit. Salut et bises. A bientôt, Pierre.

Comme Clemens Raymond de Seingbouse à pareille époque, Pierre bénéficie d’un congé pour la mi-mai qu’il passe à Farébersviller, puis c’est le départ en gare de Sarrebruck à 5 heures du matin avec une arrivée prévue à 10 heures et demie le lendemain à Rastenburg où ils séjourneront du 29 mai jusqu’au 15 juin 1943.

Adresse : Grenadier Steinmetz Pierre Grenadier Ersatz Batalion 23.

Liebe Maman und Geschwister,

Votre lettre m’a apporté un grand bonheur. Je remarque que vous êtes toujours en forme et en bonne santé, ce qui est également mon cas. J’ai appris que Francis est à Sarrebrück, je lui ferai également parvenir quelques lignes. Jusqu’à présent, je n’ai pas encore reçu de paquet. Maman, envoie-moi du beurre fondu.

Tous les Lorrains ont été regroupés dans une section, nous tiendrons le coup ensemble.

Cette nuit nous avons fait une marche et sommes rentrés à 6 heures du matin. L’après-midi, nous sommes allés en forêt chercher des champignons. Demain nous effectuerons une marche d’entraînement de 20 kilomètres. J’ai encore assez de poudre de pudding. Je souhaite des cigarettes, un chapelet (Rosenkranz).

J’avais encore des provisions de l’ancien paquet et déjà un nouveau m’est parvenu, merci beaucoup. Je termine en vous embrassant et en vous saluant cordialement. Votre fils et frère, Pierre. A bientôt (écrit en français).

Les paquets expédiés par sa mère Joséphine Steinmetz représentent un poids de 18,1 kg (15 paquets de 1 kg et 31 paquetons de 100 g, cf. les bons d’envoi postaux et les reçus sont pieusement gardés par la famille).

Cette veuve exemplaire et courageuse –dont le mari est mort tragiquement dans un incendie comme pompier volontaire en service commandé- s’est efforcée, malgré les restrictions, à lui envoyer continuellement des vivres du pays et autres objets demandés. L’amour maternel se saigne et endure à distance, NdR.

Pruzzana en Pologne le 18 juin 1943 (cf. récit de Clémens Raymond)

Personnellement, je suis toujours en bonne santé. Espère de même chez vous. Marie me demande pourquoi je ne trouve pas de peigne. Eh bien tout simplement parce qu’on ne trouve absolument plus rien à acheter. C’est pénible de le constater, on ne trouve pas non plus de journal. C’est une autre contrariété. Si Jean a du congé, il pourra vous aider un peu. Rien de grave à signaler par ailleurs. Salutations et bises, votre fils et frère Pierre.

Au revoir  (écrit en français)

Témoignage de Monsieur Zimmer Joseph d’Ellviller : « Nous étions chargés de combattre les partisans polonais et de surveiller les voies ferrées. Pierre était en patrouille avec un Alsacien. Ils ont sympathisé avec des partisans qui leur ont posé un ultimatum : « Si vous ne désertez pas, on vous considérera comme des Allemands et on n’aura aucune pitié pour vous. »

Blessure survenue le 17. 9. 1943 :

Je suis à l’hôpital à Brest sur le Bug. J’ai reçu une blessure de rapatriable (einen Heimatschuss). Je souffre d’un épanchement de sang qui s’est produit dans le genou droit. Je vais tâcher de faire traîner les choses (drücken).Passe le bonjour à Arthur Henry.

                                                                                                      

Brest am Bug le 23. 9. 1943

Chère Hélène, je te fais parvenir quelques nouvelles. Je suis toujours en bonne santé, j’espère la pareille pour toi. Hier je me suis acheté une pipe. Je voulais économiser mon tabac et au contraire je l’ai épuisé. Mais je sais me tirer d’affaire. Il y a assez de feuilles de chou dans le secteur ; j’en ai étendu quelques-unes pour les sécher au-dessus du poêle dans la cuisine. Mourir ainsi ou autrement. Je suis curieux du résultat, les mouches aux murs vont tomber raides et moi aussi par-dessus le marché. L’essentiel, c’est que cela donne de la fumée et de la satisfaction. Je termine en t’embrassant et en te saluant. J’ai acheté une série de 12 cartes à chansons.

Brest le 27. 9. 1943

Chère Hélène, (en français)

Tout en attendant ma guérison, je veux te faire parvenir quelques lignes. Hier, dimanche la NSV* nous a rendu visite et chacun a eu un petit paquet surprise. Il contenait des bonbons, des biscuits, dix cigarettes et quelques petites surprises. En tout cas, on était bien content. La santé est toujours bonne et j’espère la même chose de toi chère Hélène. Pour aujourd’hui reçois mes plus doux baisers et un amical souvenir. »

* N.S.V (National Sozialistiche Volkswohlfahrt = ligue populaire du bien-être, NdR).

Brest le 28. 9. 1943

Liebe Hélène, j’ai reçu une lettre de ta part hier soir avec beaucoup de plaisir. Je suis heureux de te savoir en bonne santé ce que je peux confirmer pour moi aussi. Ah ! j’ai pu constater que ton travail* n’était pas facile non plus, mais il faut toujours redresser la tête (aber immer Kopf hoch). Cet ennui passera.

Dans la vie faut pas s’en faire, moi je ne m’en fais pas (en français). * Hélène Siebert, sa voisine, travaille dans le cadre du R.A.D féminin comme secrétaire à la mairie de Kurzel (Courcelles-Chaussy, NdR).

16. 10. 1943

Pierre signale à Hélène que durant son rétablissement il a pu assister à un concert de deux heures, mais qu’il n’a pas pu voir le cinéma faute de moyen de transport. Une carte postale nous renseigne sur son lieu d’affectation : Obergren. Steinmetz  Reserve Lager I Teillager II Brest Bug.

Le 20. 10. 1943

Chère Hélène, j’aurais dû quitter la caserne hier pour le front, mais finalement j’ai pu rester. Je suis curieux de savoir quand je devrai partir. L’idéal serait de pouvoir rester ici. Bon ! Je vais essayer d’imaginer autre chose pour me défiler (drücken). Je suis en bonne santé, j’espère la même chose pour toi.

J’ai discuté aujourd’hui avec un Leutnant originaire de Longeville-lès-Saint-Avold, un sacré gaillard (ein famoser Kerl). Je veux vite t’apprendre que nous partirons vendredi vers la Russie, c’est-à-dire nous roulerons vers la frontière située entre la Russie et la Polakei. C’est là que reprendra la vieille rengaine (die alte Leier) avec des oeufs et des pommes de terre à frire. Bah ! Si les conditions restent identiques à l’hiver dernier, nous supporterons le choc. La santé est bonne, tout comme la tienne, du moins je l’espère. Le temps est agréable.

Séjour au Danemark.

Sa sœur Marie Semmler, née Steinmetz témoigne : « Pierre a sympathisé avec une famille généreuse du Danemark qui nous a envoyé à la maison de l’huile, des anguilles fumées et du tissu. Nous avons réglé la facture de l’expéditeur par l’intermédiaire de la poste qui nous a converti les mark en couronnes danoises.»

Dernière lettre datée du jeudi 7 juillet 1944

Aus der Ferne (du lointain).Nous sommes stationnés sur le Bug en Russie. Nous étions à 35 hommes dans un wagon-à-bestiaux (Viehwagen). Le manger est bon. Départ vendredi vers Bialystok. J’ai constaté qu’un paquet a été éventré, donc il faut penser à mieux le ficeler. J’espère vous revoir en novembre, tout passe (es geht alles vorbei). Chaque nuit, je dois monter la garde. J’ai du courage. Grüsse und Küsse sendet euch Pierre.

Nur keine Sorgen um mich (surtout pas de souci pour moi)

Renseignements WAst :

 


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