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« J’ai été incorporé le 11 novembre 1944, à 36 ans ! dans l’infanterie et formé à Kustrin, puis expédié sur le front le 25 janvier 1945. Lors d’éreintants entraînements effectués sur le champ de manœuvre, un adjudant bien antipathique refusa de m’accorder les séances de traitement auxquelles j’avais droit pour soigner mes épaules, (car prescrites par le médecin du régiment) en prétendant que, l’heure étant grave, je n’avais qu’à rester sur les lieux de formation pour y prendre un bain de soleil tout aussi bénéfique ! J’ai donc dû continuer mes exercices, les épaules bien douloureuses.

Pendant les simulations d’attaque au lance-flammes, à balles réelles ou à la grenade, je pouvais à peine me déplacer tant les douleurs intenses cisaillaient mes vertèbres lombaires. Pionnier malheureux, je pensais à mon Alsace libérée à l’époque de mon instruction alors que moi, je me trouvais ici à la merci des événements. Pendant la retraite, notre unité s’était mêlée à un groupe de S.S. qui avançaient dans une voiture hippomobile. Ayant les pieds gelés, je leur quémandai une place à bord de leur charrette ; les S.S., tout en continuant à se saouler, refusèrent catégoriquement de me voir grimper dessus.

Trois jours après, je m’échappai des lignes allemandes à Eichberg en Pologne, ville située dans la région de Posen. Lors de la marche forcée vers le camp de rassemblement de Posen, je dus sortir des rangs pour satisfaire un besoin urgent. Un sergent russe m’asséna, avec une brutalité inouïe, un violent coup de pied dans mes vertèbres lombaires meurtries, en se servant de ses bottes de cuir. (J’en ai gardé des séquelles à vie). Plus loin, en traversant un village, nous côtoyâmes des troupes russes au repos, installées sur des chars. Un officier, en me voyant tituber, braqua son revolver sur moi. Heureusement, un autre gradé plus humain lui descendit le bras : je fus sauvé d’une mort certaine. Dieu, merci !

Dans un camp de passage, un P.G. allemand me vola, durant la nuit, mes chaussures. Au réveil, j’eus droit à une paire de pantoufles. Je dus marcher plusieurs jours dedans, devinez leur état ! Dans une ferme délaissée, bonheur incroyable, je tombai sur une bonne paire de chaussures agricoles. Sans cette chance, je n’aurais pas pu continuer et les Russes m’auraient sans doute achevé. Ils le faisaient avec les prisonniers affaiblis.

Nous marchions vers l’Est. Un jour, nous rencontrâmes des troupes hippomobiles asiates qui nous frappèrent avec leurs cravaches ; ils me décochèrent de violents coups de bottes au derrière, des coups sur la tête et dans la nuque, bref, c’étaient des gars odieux tout comme ces femmes-soldates frustres, en partance vers Berlin, et qui se montraient si généreuses dans leur distribution ! Heureusement les jeunes gardes qui nous accompagnaient nous protégèrent autant qu’ils le purent. Avec mes pieds endoloris, j’étais hanté à l’idée d’être emmené à part puis liquidé d’une balle dans la nuque. Mais notre escorte était humaine. Il y avait de bonnes gens parmi eux. J’ai eu, par la suite, six jours de soins au lazaret de Posen. J’y ai effectué différents travaux.

De juillet au 13 décembre 1945, je fis partie de la brigade BK (garde des prisonniers). N’ayant jamais vraiment trouvé de sommeil réparateur, je me suis endormi le 1er novembre 1945 à mon poste, après la soupe de midi. Un sergent russe me réveilla en me versant de l’eau froide sur la nuque. Le soir, à 21 h, à la rentrée au camp, je fus puni de 5 jours de karzer, un local sans fenêtre. Dans cette geôle, je recevais une portion de soupe et un bout de pain par jour, au lieu de trois tranches prévues matin, midi et soir. Psychiquement, ce traitement m’a complètement anéanti. Les derniers temps, je travaillais dans le camp de Frankfort-an-der-Oder.

 

Je suis rentré à la caserne Wacken à Strasbourg le 4 janvier 1946. » Koell René, né le 30 mars 1908


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