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 « 28 juillet 1943,  départ dans l’infanterie à Gnesen en Pologne, puis en route vers le front de Leningrad jusqu’à Demsi en Lettonie. En janvier 1944, j’ai assisté et participé à plusieurs corps-à-corps entre Narwa et Leningrad, avec des températures frisant les –40 °C. Resté plus d’un mois sans abri, j’ai hérité de gelures aux pieds.

En défendant un îlot de résistance, avec seulement deux fusils-mitrailleurs lourds, nous avons étrillé les Russes qui ont perdu en quelques heures trois compagnies. Une autre fois, c’était autour des Allemands à attaquer. La 1ère compagnie dont je faisais partie a été anéantie par l’artillerie russe avant d’avoir pu entamer sa sortie de la forêt. Nous étions vêtus en blanc. C’est là que le chef de compagnie reçut un éclat d’obus en plein ventre. Il tomba sur moi et maquilla mon beau survêtement en rouge, ce qui me sauva indirectement la vie. Car au même moment, arrivait la 2ème Cie appelée en renfort qui entraînait avec elle, dans un élan fougueux, les survivants de la 1ère pour chercher à terrasser l’adversaire. Au vu de l’hémoglobine sur mon habit, on me crut grand-blessé et on me laissa sur place. L’attaque échoua. Pire ! De tous nos soldats sortis de la forêt pour se rendre maîtres de la ligne ennemie, aucun n’est revenu !

Capturé le 27 juillet 1944, j’ai subi la fameuse Todesmarsch avec toutes ses conséquences : 5, 6, 7 (?) jours de marche presque sans manger. Il ne fallait jamais être à la fin du cortège. Le mot de passe qui nous parvenait de l’arrière nous a drôlement motivés : « Celui qui ne peut plus suivre sera achevé par une sentinelle. »

Hiver 1944-45 passé à Tambow : j’ai fait partie du commando-bois qui, pendant le grand froid, besognait en poste double alterné, c’est-à-dire qu’un jour sur deux, à l’heure du ramassage des branches, le groupe de corvée était normalement remplacé par une autre escouade le lendemain. En rentrant un soir, nous subîmes un comptage qui dura presque deux heures au motif qu’il manquait deux hommes. En vérité, ils ne manquaient pas, puisqu’au matin, les gardes avaient surajouté deux prisonniers fantômes à l’effectif, en se trompant dans leur calcul. Une punition fut imposée à toute la colonne : trois semaines de corvées de bois sans interruption alors que nos partenaires qui devaient nous remplacer en étaient quittes pour rester tout ce temps au repos. Après huit jours ininterrompus de collecte, mais aussi du fait que les compagnons du second poste refusaient d’aller travailler à notre place, nous allâmes voir le chef des Français, le dénommé F. qui nous promit huit jours de repos après les trois semaines. Cependant, à la fin des vingt-et-un jours de punition, j’ai changé de baraque, donc de partenaire-binôme mais aussi de chef de baraque et ce dernier m’a désigné illico pour le lendemain à la corvée…. de bois ! Outré par le peu de compréhension de ces soi-disant chefs, j’ai refusé. Résultat : j’ai pris quatorze jours de corvée de chiottes. C’était pour moi la condamnation à mort et j’ai refusé de me présenter. Vint alors la chasse sur ma personne par le triste W.. J’ai réussi à forcer l’entrée chez F. pour lui rappeler sa promesse. Il me fit savoir qu’il ne pouvait rien contre W. et que si je n’exécutais pas ma corvée, celui-ci irait me dénoncer aux Russes : je risquais d’être fusillé pour refus manifeste. A bout de forces et d’endurance, j’ai dit à F. : « Puisque vous ne tenez pas vos promesses, je préfère être fusillé tout de suite plutôt que de faire une seule journée de corvée de chiottes, ce qui de toute façon sera ma mort. Mais auparavant, je vais retourner à la baraque pour prévenir tous mes camarades de votre responsabilité à mon égard en cas de mort, pour que ceux qui survivent vous dénoncent au retour ! »

Sur ce, brusquement changement d’air et après un entretien avec ce W., ils m’ont fait la proposition suivante : on gommait ma sanction, mais il n’était pas question de m’accorder les 8 jours de repos, je devais tenir ma promesse de me présenter le lendemain à la corvée de bois. Sans voir d’autre issue, j’ai accepté. Ce fut un hiver dur, dur.

J’ai un frère qui a disparu en Russie à l’âge de 19 ans. »

Muller-Weyersmuller Alfred, né le 22.10.1920


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