Warning: "continue" targeting switch is equivalent to "break". Did you mean to use "continue 2"? in /var/www/vhosts/malgre-nous.net/httpdocs/templates/templatemalgre_nous/functions.php on line 197

«Incorporé dans l’artillerie lourde (Schwer. Art. Ers.u.Aus. Abt.(mot) 59) à Frankfurt-an-der-Oder le 3 décembre 1944, j’ai servi également entre Posen et Varsovie avant de participer en dernier aux combats autour de Berlin : le 6 avril 1945, j’avais été injecté dans la 13. Kp. du Grenadier Regiment 568.

J’ai été menacé de mort par mon sous-officier pendant la retraite parce que ce dernier voulait que j’aille chercher un rouleau de câble téléphonique qui était resté à deux cents mètres des lignes russes. Il m’avait mis son revolver 0,8 sur la poitrine en m’ordonnant d’aller le récupérer « ou je te descends » hurla-t-il. Et c’est un Feldmeister autrichien qui m’a sauvé de cette mauvaise passe. Je me demandais toujours pourquoi j’étais là au front. Ce n’était pas ma place vu que nous étions des Français et pas volontaires pour rien au monde.

Nos compagnies se trouvaient toujours encerclées par les Russes, l’on voyait les maisons qui brûlaient un peu partout. Le 26 avril, j’ai reçu deux éclats de mortier dans les cuisses, je pouvais à peine marcher. J’avais très mal, je soupirais : « maintenant tu es tout seul », j’ai pensé à ma famille, à ma mère et j’ai pleuré. Malgré l’opération réussie à la cuisse droite et l’extraction d’un seau d’humeur et de sang provenant d’une ampoule occasionnée par le frottement des bottes, je me demandais ce qu’il allait advenir de moi, au vu de ma grave blessure, quelques heures avant ma captivité. Seul Dieu le savait et je n’avais que 17 ans et demi.

Ma capture fut effectuée le 29 avril 1945 à 13 h 30 par un jeune Russe de mon âge qui me mit sa mitraillette sur le ventre en me réclamant ma Uhr (montre). Mais je n’en avais pas et avec un léger coup de crosse, il me fit signe d’aller vers la grande colonne de prisonniers. En fouillant mes poches, le gars en avait extirpé un crucifix que j’avais récupéré précédemment dans une maison abandonnée, au-dessus du lit d’un petit garçon polonais et qui m’avait alors continuellement porté chance dans ma compagnie. Il me le remit dans la poche en me disant : « da, da, gut, gut ». Dans notre longue colonne de captifs, l’on entendait claquer des coups de feu derrière nous. Les gardes accompagnateurs liquidaient les prisonniers qui ne pouvaient plus suivre. J’ai pu être secouru par des copains et d’autres prisonniers allemands, sinon c’était fait de moi (je n’aurais jamais pu répondre à votre questionnaire !). A Posen et dans d’autres camps, nous avons démonté des machines dans différentes usines, travaillé sur les voies de chemin de fer et effectué de multiples besognes.

A Posen, il y avait tous les jours 5 à 10 prisonniers qui succombaient par faiblesse et par maladies ; ils étaient mis sur une large planche qui descendait jusqu’en bas de la fosse, et les cadavres glissaient ainsi dans le trou. Avec quelques copains, nous mangions chacun dans une boîte dont le fond était trop vite atteint, et inquiets, nous disions que demain ce serait peut-être notre tour, tant on crevait de faim.

Les captifs avaient dû creuser un grand trou rectangulaire qui devint notre W.C. ! On s’asseyait sur des troncs de sapin pour expédier les affaires coulantes. La nuit, des copains allant aux toilettes ne revenaient jamais au bercail car ils étaient simplement tombés dans la fosse à merde et le matin, il manquait un ou plusieurs prisonniers qu’on n’a jamais daigné rechercher. Les gardes russes ne voulaient pas qu’on échangeât le pain ou le manger contre du tabac, et pour bien nous le manifester, ils nous ont un peu secoués. Pour mon 18ème anniversaire, j’ai reçu une louche d’eau avec un peu de pâtes et une cigarette tournée avec du papier journal. J’ai été rapatrié le 18 septembre 1945. Pendant des semaines après mon retour, je hurlais, je pleurais et j’étais en nage, les draps de mon lit étant mouillés par une sudation continue toutes les nuits (et cela environ trois mois). Tous mes traumatismes me revenaient en songe chaque nuit. »

Neuberger Ferdinand, né le 2.8.1927


Warning: Parameter 2 to modChrome_artblock() expected to be a reference, value given in /var/www/vhosts/malgre-nous.net/httpdocs/templates/templatemalgre_nous/html/modules.php on line 39

Warning: Parameter 3 to modChrome_artblock() expected to be a reference, value given in /var/www/vhosts/malgre-nous.net/httpdocs/templates/templatemalgre_nous/html/modules.php on line 39

© 2015-2024. Tous droits réservés.

Console de débogage Joomla!

Session

Profil d'information

Occupation de la mémoire

Requêtes de base de données