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« Le 10 janvier 1944, j’ai rejoint le point de rassemblement (Sammelpunkt) de Koenigsberg et j’ai ensuite été instruit comme fantassin (fussgebildet) à Allenstein. Je suis parti le 1er juillet pour Dunaburg et j’ai été affecté à la 2ème Compagnie du Grenadier Regiment 501. A peine notre embarquement terminé, la gare et la ville furent bombardées par l’aviation russe. Soumis aux tirs, on a alors dû quitter précipitamment les wagons pour chercher des abris : il y eut quelques morts. 

Je n’ai passé qu’une seule nuit au front et lors d’un repli, j’ai quitté l’unité avec quelques camarades. 

Les Archives Wast signalent que j’ai été porté disparu le 17 juillet 1944 à Schnuki-Saloni. En fait, ma capture a eu lieu le 12. A partir de 4 heures du matin, nous nous étions cachés ce jour-là dans la forêt, puis à la tombée de la nuit, nous nous sommes rendus à une unité d’artillerie russe dont une dizaine de soldats déchargeaient un véhicule. A notre vue, ils ont couru dans une cabane et sont sortis armés de P.M. en nous injuriant de grossiers « youp voye matsch ». Heureusement, ils n’ont pas tiré, mais on a eu très peur sur le coup. Conduits au centre de ramassage, nous avons croisé des transports de blessés russes qui grinçaient des dents, nous injuriaient et nous visaient avec des fusils. Je me suis serré le plus près possible de notre gardien chargé de conduire la colonne.

J’ai passé quinze jours dans un camp de ramassage, ensuite un trimestre à Tscherebowitsch (Tcherepovets ?) et les derniers neuf mois à Tambow. J’ai travaillé trois mois dans l’usine textile de laine destinée à fabriquer de l’étoffe militaire. Mes camarades me croyaient enceinte, il est vrai que mes parties génitales avaient énormément gonflé. Vu mon état, je me suis porté malade et la doctoresse a parlé de « wodi » (eau) : ma déchéance résultait de mon travail à l’usine. Pour me retaper, j’ai alors vidé toutes les gamelles, mangé de l’épais et pris deux fois par jour un genre de sel qui tenait sur la pointe d’un couteau. En décembre 1944, une angine m’a terrassé et j’ai passé dix jours au lazaret. Mais avant d’être accepté au lazaret, il me fallut passer à la sauna et y désinfecter les habits. Rester deux heures sans un fil sur le corps avec 39°C de fièvre et attendre que les habits sortent du four, ça vous cuit un bonhomme en tenue d’Adam, ce n’était pas normal ! Comme mon voisin de lit à l’infirmerie ne pouvait plus manger son repas du soir, il me le tendit. J’ai essayé vainement de le raisonner et de l’encourager à s’alimenter ; peine perdue, il disait qu’il n’arrivait plus à le manger. Le lendemain matin, il était mort.

Si j’avais eu à passer une autre période hivernale dans ce maudit camp, c’est clair, je n’aurais pas survécu. 

C’était incroyable et absurde à la fois de camper au milieu de la forêt (riche en bois) et devoir faire 5 km dans la haute neige pour chercher un fagot ou un ballot de branches pour chauffer la baraque ! Un homme sur dix était chargé de cette corvée. Il fallait se prêter chaussures et manteaux pour trimballer le bois. Mais, après une mesure effectuée par la doctoresse constatant que la température intérieure du logis était descendue à 0°C, elle ordonna de doubler les personnes du commando-bois. 

Sur les bats-flancs, on formait des groupes de 10. Si l’un des occupants était obligé de se tourner vu qu’un côté lui faisait mal, il réveillait la dizaine en disant : « demi-tour toute l’équipe ! »

Au retour du camp, j’ai connu des alertes sérieuses agissant sur ma santé : violentes coliques, péritonite fibro-plastique encapsulante (Zuckergusdarm) opérée avec succès, par la suite. Concernant ma survie, je donne la chance à mon caractère calme et tranquille. En toutes situations, je ne me suis jamais fait du mauvais sang. L’espoir faisait vivre, mais aussi la foi chrétienne. Je débarquais libre à Paris le 21 octobre 1945.

Un de mes frères a été fait prisonnier par les Américains. »

Pl. Gérard, né en 1913

 


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