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« J’ai été incorporé le 15 avril 1944 dans la Kriegsmarine et j’ai servi en Lettonie. Fin août, début septembre 1944, affecté au Heer (armée allemande) à Darmstadt, j’ai dû extraire des décombres mais aussi extirper hors des caves de la ville, les morts brûlés après un bombardement allié.

En octobre, après avoir embarqué à Koenigsberg pour monter en Courlande, nous avons subi une attaque en mer effectuée par des avions russes. Il y eut beaucoup de morts et de blessés sur le navire de transport de troupes.

Lors des combats en Courlande, j’ai déserté le 18 octobre 1944. Avec un camarade, nous nous étions cachés dans un abri lorsque notre unité se replia. Juste avant ma capture, à l’approche des soldats russes, j’ai eu la peur de mort de ma vie (encore perceptible aujourd’hui) lorsque les assaillants ont tiré sur tout ce qui bougeait. En les entendant venir, je sortis. Alors ils me balancèrent une grenade à main. Ayant été blessé aux deux jambes (les éclats sont toujours dedans), je ne pouvais plus marcher. Le soldat soviétique qui devait nous évacuer vers l’arrière voulait me fusiller. Grâce à un camarade charitable qui me chargea sur son dos, il renonça à cet acte meurtrier. Cette scène rétrospective me fait encore très mal aujourd’hui et ne me quittera jamais.

J’ai passé quelque temps dans un lazaret à Rosiden histoire de soigner mes blessures superficielles. Des Polonais nous ont dénoncés injustement aux Russes. Nous avons alors été jetés au cachot durant trois jours pour un soi-disant refus de travail. Beaucoup de camarades moururent d’épuisement. Pendant l’hiver 1944-45, on nous laissait tous les matins, parfois deux heures durant, dans la neige, par –30 ou -40°C. Lors des comptages, dix à quinze camarades tombaient morts par épuisement. Alors, on pensait toujours que demain ce serait notre tour. Après le retour du travail et lorsqu’il faisait nuit, des prisonniers inconnus se mêlaient parfois à notre groupe ; grâce à cette ruse, ils parvinrent plusieurs fois à nous voler la soupe.

Je n’ai pas séjourné longtemps au camp de Tambow. A peine étais-je arrivé que sonnait déjà pour moi le départ.

 

La peur d’être espionné par des agents communistes ! En effet, un jour, un commissaire politique nous a fait la remarque que si nous allions raconter notre vie de détenu passée en U.R.S.S, ils nous poursuivraient chez nous en France. En rentrant de captivité, j’étais tellement traumatisé que je ne pouvais répondre à aucune question que me posait mon père. Mon plus jeune frère me raconte encore aujourd’hui que j’étais comme stigmatisé. »

Schmitt Aloyse, né en 1926

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