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« Appelé dans l’artillerie le 15 mai 1944, j’ai été envoyé comme futur canonnier, à Prague, en Tchécoslovaquie pour ma période d’instruction. Lors de ma montée au front en Hongrie, les unités de la Wehrmacht battaient partout en retraite. En ces heures difficiles, l’aviation russe était maîtresse du ciel. Alors que nos batteries se trouvaient en position de tir début février 1945, près de Budapest, nous subîmes des pertes énormes suite aux attaques des chasseurs-bombardiers russes. 

Durant les derniers jours d’avril 1945, en Autriche cette fois, ce fut à nouveau l’hécatombe. 

Notre convoi long de plusieurs kilomètres et composé de nombreuses formations militaires en déroute devint la cible de bombardements aériens. Bloquée à l’avant par un enchevêtrement de véhicules obstruant le passage, notre colonne fut mitraillée ensuite à basse altitude durant une demi-heure. Un nombre considérable de morts et de blessés gisait sur le terrain. Le 8 mai 1945, au milieu des troupes disloquées, nous passâmes la ligne de démarcation pour arriver chez les Américains. Nous formions un cortège de 15 000 hommes ; tous à ce moment-là, nous nous crûmes en sécurité, en de bonnes mains alliées. Quelques jours plus tard, les Boys nous livrèrent aux Russes ! Chaque homme qui essayait de s’enfuir était abattu. Lors de cet échange, les Russes nous ordonnèrent de nous rassembler sur une immense place. Commença alors la grande fouille : les montres et les bagues fleurirent aux mains avides des vainqueurs. Les couteaux et autres merveilles occidentales attirèrent également leurs griffes rapaces. Pendant six jours, du lever du jour à la tombée de la nuit, ce fut la grande marche. Sous la chaleur torride, on cherchait désespérément de l’eau dans n’importe quel trou. Très souvent, pour éviter l’enclenchement d’attroupements devant une flaque ou une source, les gardes nous tiraient dessus, blessant et tuant de nombreux assoiffés. Tous ceux qui n’arrivaient pas à suivre, par maladie ou par exténuation, étaient abattus sans rémission. Convoyé par train, j’arrivai dans un camp de Stalingrad. J’ai effectué là-bas le déchargement des péniches mais j’ai aussi participé aux travaux de déblaiement dans la ville sinistrée. Pour les besoins de l’économie forestière, notre brigade de travail eut également comme tâche de pêcher les grumes dans la Volga et de les tirer sur la berge : le fleuve les avait charriées jusqu’ici depuis les montagnes de l’Oural.

Ma captivité qui dura sept mois fut éprouvante. On travaillait pieds nus, avec très peu de nourriture, effectuant des postes de douze heures (de 7 h à 19 h). Les malades dont je fis partie en fin de séjour étaient entassés à la lazaret-baraque, dans des conditions épouvantables : le manque de soins et de médicaments était criard. Heureusement que mon séjour en ces lieux désolés et inhospitaliers ne dura qu’une dizaine de jours avant la libération des malades français et allemands. Sinon, que serait-il advenu de moi ? Nombreux furent, hélas, ceux qui ne survécurent pas aux assauts des maladies.

Un autre calvaire commença lors du retour qui dura trois semaines, de Stalingrad à Francfort-sur-L’Oder. Il n’y avait pas de nourriture ou si peu pour sustenter les rapatriés en cours de route. En me réveillant un jour, alors que le froid avait fait son apparition, je constatai le décès de mon voisin. Tous les trois ou quatre jours, on enterrait les morts à côté des rails. Arrivé à Francfort, j’étais à bout de forces. Fiévreux, je tenais encore à peine debout. Etant trop faible, je n’ai pas pu continuer le voyage-retour avec mes copains. Je dus rester en milieu sanitaire avec un autre Alsacien qui est malheureusement décédé là-bas. Une dizaine de jours plus tard, un train spécial de la Croix-Rouge française récupéra les Français hospitalisés à destination de l’hôpital militaire de Strasbourg. Mon rapatriement eut lieu le 24 novembre 1945. »

Stoessel Fernand, né en 1926

 


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