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« Encerclé, j’ai été capturé au cours d’un combat le 2 mars 1945 à Juchow en Poméranie. Un commandant cosaque a sorti son sabre et a voulu me trancher la gorge. Au bout de huit jours de voyage, passés presque sans manger, nous sommes arrivés à Kuybischev sur la Volga. Il fallut encore marcher environ 200 km pour atteindre notre lieu de travail en pleine forêt. Ceux qui ne pouvaient pas suivre étaient abattus. Lors de l’hiver 1945-46, on a été plusieurs fois sans nourriture, dans le froid et l’abondance de neige. Champignons, orties, fraises des bois, feuilles, herbes, tout était prétexte pour se caler l’estomac affamé. Je suis rentré chez moi en mai 1946 ».

Becker Michel, né en 1915

« J’ai été capturé fin février ou début mars 1945 : ballotté par les combats, on ne savait plus où l’on était !

 Lors des marches, il fallait avancer à tout prix, tant pis pour ceux qui tombaient ! avec, en prime, une tempête de neige, une faim terrible et la soif.

J’ai vécu dans les camps de Bobruisk, de Kluxha, au lazaret de Kamenka (dysenterie), et d’Odessa.

Etre sur le quai devant le train de rapatriement et devoir retourner pour de longs mois dans les camps sans savoir pourquoi, ce fut terrible ! Le froid, les manques d’eau et d’hygiène, les menaces de déportation en Sibérie, l’interdiction d’écrire, les normes élevées de travail, l’absence de médicaments, la faim, la vermine (poux, punaises surtout), les travaux en forêt et dans un kolkhoze, comment vouloir oublier tout ce cauchemar ?

J’ai été rapatrié en avril 1946. » Edel Lucien, né en 1914

« En essayant de fuir tout seul vers l’Ouest, j’ai été capturé par les Russes le 1er mai 1945 ; je n’ai été libéré qu’un an plus tard, le 9 mai 1946. Au moment de la capture, j’ai été blessé sans gravité à la cuisse gauche par une balle de mitraillette. Nous avons mis 21 jours de trajet, entassés dans des wagons de marchandises, sous un soleil de plomb d’un mois de juin infernal, avec très peu de nourriture et presque pas d’eau. Il y eut tous les jours de nombreux morts. J’ai connu les camps de Potchep près de Briansk et de Wiasnicki-Sancka (où j’ai été admis à l’infirmerie de fin octobre au 30 décembre 1945). J’ai trimé très dur pour respecter la norme lors de l’abattage d’arbres en forêt et la réalisation de tuiles en bois dans des conditions très difficiles avec privations de nourriture. Je pensais que j’allais y mourir. Sur le chemin du rapatriement en avril 1946, dans le camp russe de Sankt-Valentin en Autriche, j’étais entre la vie et la mort pendant plusieurs jours, à cause d’une pleurésie séro-fibrinale. » Gruber Roger


« Le 2 novembre 1942, j’ai été envoyé dans l’infanterie à Coblence. En février 1943, j’ai effectué mon service à Ruskoije dans le Kouban. J’ai participé à des combats rapprochés dans la tête-de-pont de Nikopol (blessure à la mâchoire avec perte de six dents et éclat d’obus dans la cuisse droite). Notre avion transportant des rapatriés sanitaires a essuyé des tirs au-dessus de la Mer Noire. J’ai été capturé le 1er juin 1944 à Jassy en Roumanie au cours d’un combat. J’ai passé une longue période au cachot dans le Lager de Kiev avec typhus et nyctalopie (mauvaise vision la nuit) à la clé. J’ai transporté des morts dans les fosses communes. Au camp de Rustavi dans le Caucase, j’ai été impliqué dans l’abattage d’arbres et au kolkhoze. Je suis arrivé à parler le russe assez bien.

J’ai été libéré le 9 septembre 1951, après 7 ans et 6 mois de captivité. Mes rêves sont indescriptibles, jamais je n’arriverai à m’en débarrasser. Réveillé en sursaut, je me rendors pour replonger dans le drame que je viens de quitter. D’autres songes, toujours les mêmes (schweigen und vergessen du maréchal Joukov, cf. photo ci-jointe), me reviennent au cours de la nuit ; j’ai alors l’impression de devoir revivre ces mêmes scènes bouleversantes. » Hoen Alfred, né en 1924

« Lors des combats vécus à l’est de Berlin, j’ai été capturé le 29 avril 1945, étant encerclé pendant la retraite. Prisonnier à Kharkovjusqu’au 6 mai 1946 (œdème général, jambes et ventre, aveugle la nuit), j’avais très peur de rester pour toujours en Russie. La faim, toujours la faim ! Les rêves douloureux m’ont longtemps poursuivi après la libération, avec pleurs et transpiration au point d’être obligé de changer la chemise chaque nuit. » Kempf Jean

« Le 9 mai 1945, j’ai été fait prisonnier par une unité cosaque en essayant de fuir vers l’Ouest, vers Prague. Nous avons effectué des marches forcées de Brno à Kovel de juin à septembre. Au début de ma captivité, j’avais essayé de garder et de dissimuler une boussole. Lors d’une fouille, l’objet fut découvert par un officier roumain qui me menaça de mort en m’appliquant son pistolet sur la poitrine.

Passage par les camps de Kowel, de Sarni et de Korosten.

Au camp de Moguilev, ce fut tout un programme (avec 15 jours passés à l’abattage d’arbres, 15 jours de travail à l’écluse, puis au kolkhoze et dans une carrière de pierres). J’ai été ébouillanté par un jet de vapeur à la figure. J’ai été rapatrié le 12 avril 1946 ». Koller Edouard

« J’ai été capturé le 25 avril 1945 par les Russes à Modlin-Fürstenwalde, dans le secteur de Berlin. Nous avons marché de Modlin via Koenigsberg jusqu’à Deutsch-Eylau d’où nous partîmes le 5 mai. Transportés par train, on avait droit à un komis (pain) pour 50 personnes. Nous sommes arrivés le 21 juin au camp de Kélubaky, situé entre Gorki et Kazan sur la Volga. Durant le trajet, la chaleur fut accablante (presque rien à boire !), l’hygiène manquait. J’ai été soigné au lazaret de Kélubaky pour dysenterie, j’étais devenu aveugle la nuit pendant deux mois. Privé de nourriture et donc sans forces pour pouvoir abattre la norme exigée, j’ai été trois fois puni à propos de mon mièvre abattage d’arbres. A chaque fois, je n’ai rien eu à manger pendant 48 heures, j’ai passé la nuit au karzer par –40°C. Un commissaire du NKVD m’a fait subir deux interrogatoires sévères la nuit. Notre chef de camp était un Yougoslave qui parlait bien le français. Après ma démobilisation (je suis rentré le 7 juillet 1946), on m’a amputé de la phalangine et de la phalangette de l’index gauche à l’hôpital Beauregard de Thionville. » Leidwanger René, né en 1923

« Après avoir effectué du 3 au 4 mai 1945 un bref séjour chez le capitaine Jousay, chef des partisans tchèques, j’ai été fait prisonnier une semaine plus tard à Frechava. Les prisonniers incapables de poursuivre la marche furent exécutés sur place. Notre camp n° 149 de Kharkov se nommait "camp géant" car il comptait 2 400 prisonniers. Pendant notre séjour, nous étions logés dans la cave d’un immeuble ravagé par la guerre. Couchés sur deux rangées superposées, nous ne disposions d’aucune couverture pour nous protéger du froid ni d’aucun linge de rechange. Tous les jours, nous étions obligés de sortir par un froid rigoureux pour nous rendre au travail : il y avait des normes à atteindre dans une fonderie et dans un garage si l’on voulait mériter sa croûte. J’ai été hospitalisé au lazaret pour pneumonie. Je suis revenu au pays le 7 juillet 1946, venant du camp d’Odessa. » Mathis Anatole

« Soldat de la dernière heure ! Incorporé le 24 avril 1945 et instruit en Tchécoslovaquie, j’ai été envoyé sur le front en mai 1945. Fait prisonnier le 8 mai, je n’ai été libéré que le 15 septembre 1951. Qui pouvait imaginer que j’allais passer 78 mois en captivité ? Nous sommes partis dans des wagons à bétail (96 personnes par container). J’ai enduré le martyre avec une forte dysenterie, plein de furoncles et de pus sur tout le corps, avec très peu de nourriture. Accusé d’avoir volé du pain (ce qui était faux) je fus enfermé pendant 48 heures en plein air, entre quatre murs, par –20°C jusqu’à la découverte du vrai coupable. Pour l’appel, nous étions alignés pendant des heures dans le froid.

J’ai vu des sentinelles russes abattre des prisonniers ayant voulu s’évader. Après le travail, il fallait aller chercher du bois dans la forêt et de l’eau (destinée à la soupe) au bord de la Volga recouverte d’une nappe d’huile en raison d’une pollution occasionnée par les rejets d’un puits de pétrole.

Etant donné le manque de nourriture, vu mon jeune âge, les lourds travaux effectués ont provoqué chez moi des incapacités et troubles sexuels après mon rapatriement. » M. Jean-Paul, né en 1928

« J’ai été capturé le 10 mai 1945. Pendant les marches forcées, nous avons été plusieurs fois agressés par les Russes, à coups de pieds et de crosses de fusil. Les chars sont venus écraser les camarades en marche.

Camps de Auschwitz, de Rybinsk (oedèmes à la tourbière), Jaroslawla au nord de Moscou, Sighet-Marmarousa. Travail de docker le long de la Volga, tâches de voierie à l’usine d’électricité, réparation des tramways. Activité à l’extérieur par -48°C pour décharger les wagons de charbon (j’ai eu les deux gros orteils gelés et on m’a arraché leurs ongles sans anesthésie), la très médiocre et mauvaise nourriture. Le 5 octobre 1945, j’étais à la gare de Jaroslawla pour être rapatrié par Francfort-sur-L’Oder. Ma nationalité étant notée tchèque, cette erreur provoqua mon retour au camp pour un rapatriement ultérieur et non immédiat, avatar qui me valut de passer un très dur hiver en captivité.J’ai été libéré 10 mai 1946. » Meyer Alfred

« Fantassin instruit dès le 16 janvier 1943 à Lutz en Pologne (chasse aux partisans à Rawalonka puis à Sarny). Service à Riga et à Mitau (Lettonie). J’ai pris des éclats d’obus à la main droite et au pied gauche et une balle de fusil dans la main gauche. Ces blessures ont été soignées à Kowel, Karlsbad et Graudenz. Lors des combats du côté de Koenigsberg puis à Pillau, les bombardements ont causé la mort de camarades. Fait prisonnier le 13 avril 1945 au cours d’un combat, j’ai vécu au camp de Reval du 13 avril 1945 au 7 juillet 1946. Les premiers jours, j’ai participé à l’aménagement d’un aérodrome pour les avions russes en Estonie près de Reval (Tallin). Travail en forêt, cachot une journée, 48 kg au retour. » Muller Camille, né en 1921

« Début janvier 1945, arrivée au front et combats contre les partisans à Cracovie. Bombardements intenses. Capturé le 8 mai 1945. Camps successifs : Kiev, Jitomir, Berditchew (bloqué avec d’autres captifs pendant deux jours dans la cave obscure d’un vieux monastère, travaux en forêt), Korosten et Odessa. J’ai été libéré le 6 avril 1946 (nyctalopie, perte de dents, typhus, 35 kg au retour). » Munch André, né le 20. 12. 1913

« J’ai été fait prisonnier le 2 mai 1945 à Magdebourg. Lors des longues marches des bords de l’Elbe jusqu’à Graudenz, les Russes ramassaient tous les hommes qu’ils rencontraient en chemin. Cadavres civils et militaires jonchaient les routes. Faim et soif étaient terribles à supporter. J’ai travaillé dans un kolkhoze Je suis resté au camp de Serpuchow jusqu’au mois de mars 1946. » Rauch Joseph, né en 1919

«A Deutsvh-Eylau, en ma qualité de médecin-lieutenant, j’ai été séparé de mes compatriotes alsaciens-lorrains ; à l’arrivée au camp de Baranowitschi, on nous a entassés dans de grandes fosses et menacé de nous exécuter. Souvent j’avais peur de devoir rester pour toujours en Russie. Dans le convoi de rapatriement qui s’est échelonné du 25 décembre 1945 au 8 mars 1946, j’ai vu mourir 10 à 15 rapatriés. » Schaub Henri, né le 22. 02. 1916

« J’ai été capturé le 11 juillet 1944 à Polotzk après mon évasion de la Wehrmacht. Faim, soif, traînards abattus aux bords des fossés, voilà le lot de malheurs que nous réserva cette entrée en captivité. Je suis passé par les camps de Polotzk et de Witebsk (des dizaines de morts par jour pendant des mois), ainsi qu’au lazaret de Letzi. J’ai usé toutes mes forces dans la tourbière, en forêt et au kolkhoze. J’ai été libéré le 6 avril 1946 (19 mois de captivité, 45 kg). » Schnebelen Henri

« J’ai été capturé le 9 mai 1945 près d’Elbing en Prusse-Orientale. Le plus dur fut la faim et la soif lors des marches. Au camp de Ulianovsk (Volga) c’était la misère noire : faim, manque de soins et d’hygiène, incertitude de l’avenir, nombre impressionnant de morts dans notre camp (plus de la moitié de l’effectif). La nuit de Noël 1945, pendant la très modeste fête qui avait été organisée, mes trois voisins de ma paillasse se sont éteints tout simplement car ils étaient au bout du rouleau. Libération le 10 mai 1946. » Steuer Auguste, né en 1926

« Camp de Stalinogorsk (charbon, kolkhoze). Retour le 13 janvier 1946, oedèmes. » Straub Joseph, né en 1925

« J’ai été rapatrié le 24 mars 1946 après avoir séjourné dans un camp forestier de la région de Kuybischew. Si l’on ne faisait pas quatre stères par jour au cours de douze heures de travail très dur, on était maltraité et le soir, pas de soupe ! Au cours de l’hiver, durant deux jours et demi, nous n’avons rien obtenu à manger. A cause de notre manque de forces pour travailler, les gardes nous ont battus à coups de bâton : là, on en avait marre ! » Thies Nicolas, né en 1923

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