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Schmitt Arthur † 
 
Le cas d’Arthur Schmitt, victime innocente d’un régime arbitraire, résume à lui seul le sort de milliers de Mosellans que la défaite de la France avait liés pieds et mains au régime hitlérien. Beaucoup de parents qui avaient des enfants en âge de combattre refusèrent l’intégration nazie et furent de ce fait déportés car ils préféraient perdre leurs biens matériels mais savoir leurs garçons avec eux. Or, cette situation subie par la famille d’Arthur aurait dû lui permettre d’éviter l’incorporation ! Nein, tu seras soldat allemand ! 
 
C’est un drame personnel et effroyable qui lui advient. D’une manière lancinante, il l’évoque constamment dans ses lettres. Son sort est injuste. Il est Français et il souhaite quitter de ce fait la Wehrmacht où il est abusivement retenu puisque ses parents ont été déportés et inassimilables comme lui au régime nazi (ses parents ont écrit à la commission d’Armistice à Wiesbaden). Mais l’administration allemande est intraitable.
 
A peine sorti du R.A .D ., l’armée ne le lâche plus ! Il entreprend des démarches qui se soldent chaque fois par une déconvenue. Son sort inique le tenaille intérieurement. Comment lutter et garder courage ? Et pourtant il est admirable dans ses courriers qu’il doit écrire en allemand, sinon ils ne sont pas acheminés. Arthur Schmitt gardera en lui une profonde amertume face à l’injustice qui frappe ses parents déportés. Tout en hurlant son état de Français, il porte la tenue de Nessus, celle qui ensanglante son âme de patriote ; il meurt Français dans un habit exécré, sur le front de l’Est. Arthur est porté disparu à ce jour, la date et son lieu de décès restent un mystère malgré les nombreuses recherches entreprises par se parents après guerre. Ndr 
 
Témoignage de son frère René.
 
 « Le dimanche 17 janvier 1943, nous sommes revenus de la caserne de Trèves. Monsieur Délesse Nicolas nous signala discrètement que, pour le lendemain 18, une grande rafle allait être organisée pour déporter les irréductibles Farébersvillois qui refusaient la Volksgemeinschaft, l’adhésion à la communauté du peuple. J’en fis partie ce matin-là avec mes parents. On nous transféra en Silésie. Les courriers de mon frère étaient souvent ouverts par des Stichproben, par la censure. Arthur parlait à mots couverts ou avec des mots de connivence préétablis avec mes parents.
 
Il a passé son Reichsarbeitsdient à Birkenfeld du 8 novembre 1942 au 29 décembre 1942, puis sa période d’instruction de fantassin à Trèves avant de partir pour le front. » (photo prise en compagnie d’Albert Melling à Trèves, Trier) 
 

 
 Courrier du 9 avril 1943 (Longue lettre résumée succinctement). 
 
Arthur mentionne avoir reçu un courrier écrit par ses parents qui est arrivé chez lui au bout de trois jours d’expédition. Alité durant le dimanche. Malade depuis cinq semaines. Ce temps est gagné. J’ai été convoqué au centre de la conscription militaire de Forbach le 12 janvier 1943. Beim Wehrbezirk, Geldstrafe von 50 R.M. für schlechtes Benehmen in der Musterung...
 
Certains copains ont eu des amendes de 350 RM. Il a reçu un courrier du Kriegsgericht von Trier daté du 26.02.1943 - Il a répondu au tribunal de Saint-Avold à travers sept lettres en donnant la raison de son insubordination et en explicitant celle-ci pour les motifs suivants : s’il s’est rebellé, c’est parce que ses parents qui voulaient partir en France le 30 août 1942 ont au contraire été déportés dans le Reich le 18 janvier 1943 (freiwillige Auswanderung nach Frankreich gemeldet von den Eltern den 30.08 .1942, ins Reich geschickt worden den 18.01.1943). Il a passé deux heures la nuit précédente dans un abri (Luftschutzkeller). Jusqu’à maintenant on a retrouvé à peine 21 morts, victimes du bombardement. Visites du Paté (parrain) et de Marie, sa fiancée.
 
Il nous signale avoir lu que le 4 avril il y a eu un bombardement sur Paris causant de nombreux morts. Le bombardement d’Anvers a provoqué 3 000 morts. Cruelle guerre où tout risque de déraper jusqu’à ce que le sol soit nivelé ! (bis der Erdboden gleich ist !) Il s’inquiète de sa famille qui se trouve en Silésie, il aimerait qu’elle lui envoie une photo. Quoi de neuf dans le beau Sudetengau ? Il les salue, veut 

savoir si les villageois déportés de Pfarrebersweiler sont encore ensemble, Formery Alphonse ? Sauder Jules ? Que deviennent-ils ? Qui habite avec vous ? J’ai reçu un courrier de Pierre Steinmetz établi à Baranowitchi. Tausend Grüsse und Küsse. 
 
29 mai 1943
 
Arthur signale qu’il a reçu une lettre des parents datée du 24mai. Il écrit à quatre reprises liebe Mama et souhaite toujours une bonne santé aux siens. Gros exercices militaires toute la semaine. Il indique qu’il a demandé congé pour voir sa famille et qu’il a beaucoup de chance car il pourra partir le 3 juin. Il sera peut-être chez eux dans 8 jours, il passera par Koblenz, Frankfort, Wurzburg, Eger, Falkenau et Karlsbad. Programme de la semaine : Tagesmarsch - Hemd nassgeschwitz - Garniturewäsche (marche de jour, chemise trempée par la sueur, lavage des effets). Oft Flieger Alarm (souvent alerte aux avions). Il se fait poète : dehors chante l’oiseau libre, la nature est envoûtante. Garde de nuit anti-aérienne.
 
Mes camarades sont encore là, mais je n’ai plus de nouvelles d’Albert Melling. Où est Clément Mertz* ? ses parents doivent également bien s’inquiéter de sa condamnation. Geisler Joseph* ? Gertner* ? Savez-vous où ils sont ? On ne voit pas la fin de la guerre. Espérons qu’elle se termine dès cette année, ce serait bien. (*voir récit de Clément Mertz, Dans les griffes de l’oUrss, NdR). 
 
Lettre du 2 juillet 1943 
 
« J’ai bien reçu vos trois lettres des 27, 28 et 29 juin. Besten Dank dafür. Je suis étonné (erstaunt) de vous savoir dans le nouveau camp de Reichstadt. Je me réjouis de savoir que papa pourra vous retrouver pour quelques jours. (Le père Schmitt travaille comme mineur dans un autre bassin minier, loin de sa femme et de son fils René, NdR). Le sort ne veut pas que je puisse vous rencontrer ensemble. Nouvelles rapportées : un gros orage avec de lourds grêlons descendus. Tout contribue à la victoire –ironique-. J’espère vous retrouver un jour dans le village natal. A l’aise -repos- je n’ai pas besoin de travailler mais je n’ai pas pu avoir de congé. 
 
 
 
Lettre du 11 juillet 1943
 
« Je suis en bonne santé. Le temps est maussade et couvert. Nostalgie : Chère maman, combien cela serait beau si nous pouvions tous, oui, tous nous retrouver ensemble dans notre patrie. Le soleil brillera à nouveau comme avant pour nous tous. Chère maman, ne baisse pas la tête, ne te fais pas toujours du souci pour moi.

Tout passe, la guerre passera aussi. Où travaille mon frère René ? Sind Ihr im neuen Lager ? besser wie in Wartenberg ? Hoffentlich ! Etes-vous dans un nouveau camp ? mieux que celui de Wartenberg ? Espérons-le. Wo ist Clément Mertz ? Quand Mariechen Spitz enverra-t-elle ses photos ? Im Sudentengau hat man Euch dort hingeschafft zum arbeiten. Drückt Euch wo es geht.
 
On vous a fourgués dans le pays des Sudètes. Planquez-vous, n’y faites pas d’efforts superflus. Trinkwell, le gars de Farschviller, est de retour de permission. Espérons que la guerre se termine bien, que nous puissions nous retrouver heureux dans notre Lorraine. Ne perdez pas courage, tout va bien. Tausend Küsse. Mille baisers. 
 
Courrier du 26 juillet 1943 
 
Cher Père, j’ai quelques minutes de disponibles pour t’écrire car je travaille dans un Arbeitskommando jusqu’au soir 10 heures. Je m’active chez un paysan à Kernscheidt (à 4,5 km de la caserne).

liberté retrouvée dans la campagne. Je retourne à la caserne avec le vélo du paysan.  On moissonne le seigle dans la chaleur avec la machine-faucheuse car les gens ne connaissent pas la faucille. J’apprécie la 
Je suis en bonne santé. Je vais dormir à 11 heures le soir. Je n’ai pas de temps autrement pour t’écrire. A 6 heures du soir il y a eu une Fliegeralarm, pourvu que les avions nous laissent tranquilles cette nuit. Salue de ma part Lucien Formery et Heiser Marcel.
 
Le Duce a abdiqué : pour des raisons de santé*, il s’est retiré. (*On s’aperçoit de la manipulation de l’information si chère à Goebbels. Mussolini a été, en fait, mis en minorité le 24 juillet par le Grand Conseil fasciste italien et envoyé en résidence surveillée d’abord dans l’île de Ponza, puis dans celle de Maddalena et enfin dans la station d’hiver du grand Sasso. Skorzeny le libérera le 12 septembre 1943. La déchéance du Duce n’est donc pas due à ses problèmes de santé, NdR).
Le 11 septembre 1943 
 
Arrivée dans la gare de Glockau, grande et belle. 

A 18 heures le soleil nous réchauffe encore. Les gens nous saluent, aucune animosité ennemie.
 Nous sommes dans la région de Bratislava et nous continuons à rouler. Dans quelques jours nous serons en Russie. Ne vous faites pas de soucis.
 C’est la première fois que nous mangeons chaud, nous ne sommes pas fatigués. Nous sommes installés sur le toit du wagon. Nous passons par Torgau où se trouve Clément Mertz. » 
 
Dimanche le 13 septembre 1943 
 
Stationnés d’abord à Lessuar, nous sommes partis dans la lointaine Russie J’ai dû garder des wagons avec cinq hommes. Ici les partisans sont mauvais (hier sind die Partisanen schlimm). Passée la Lituanie, on a découvert les huttes de paille. C’est un pays très, très pauvre, il n’y a aucune industrie. Les gens marchent sans chaussettes ni chaussures. Le climat est devenu plus froid malgré le soleil. Nous avons parcouru le trajet suivant : Posen- Warschau–Brest-Litowsk. Les conditions du voyage étaient épouvantables. Le long des voies gisaient de nombreux wagons renversés et des locomotives dynamitées. Leute hinter dem Mond zu Hause. Les gens sont arriérés. Ici règnent la lande et les marais, avec beaucoup d’eau et peu de villages. On trouve quelques rares cahutes en torchis disséminées dans la nature. Louis Martin, Hehn, Kopp de Cocheren sont en Russie. Mann darf nicht alles schreiben. On ne peut pas tout écrire. 
 
Le 16 septembre 1943 
 
Im Osten. Ich will heute zum Blai greiffen im kalten Russland. Je prends le crayon dans cette Russie froide. Je me trouve en route vers l’Est à Orscha, une grande gare où règne un sacré désordre. Aujourd’hui c’est dimanche. Comme j’aimerais assister à la messe à Trèves, cher papa ! Il fait de plus en plus froid. 
Quand partirons-nous ? Je ne le sais pas. Je suis à 80 km de Smolensk. J’espère que tout se passera bien et que la guerre se terminera bientôt. Arthur se soucie de la santé de ses parents, NdR. 
 
Le 22 septembre 1943 im Osten : Il écrit à son père Joseph Schmitt - Lager Hufeisen n° 5 - Falkenau. 
 
«Lieber Vater, So möchte ich heute an dich in der weite Ferne denken. Départ de Orsagor, à 80 kilomètres de Smolensk. Nous avons bifurqué vers le sud. 
Dans la nuit du 16 au 17, les Partisans ont attaqué, ça c’est bien passé. Départ dans l’obscurité. Train mitraillé. 37 hommes sont couchés dans le wagon ; il y a peu de place, le paquetage est encombrant à cause des armes de combat. La contrée dangereuse est tenue par les partisans –c’est une large zone d’eau. Il fait toujours plus froid, nous nous sommes organisés en conséquence. O armes, armes Russland. Ô ! pauvre, pauvre Russie ! La Schlammperiode arrive. Les opérations russes continuent. La retraite est angoissée. Nous avons de la boue jusqu’aux cuisses. Les véhicules s’enlisent à chaque tour de roue. Sur nos épaules pèse la terreur de la captivité. Comment dire “je suis Français” en russe ? Für wem soll ich hier kämpfen ? Pour qui dois-je combattre ici ? Maman, ma situation s’apparente à un cauchemar. Les partisans nous compliquent terriblement la tâche. Les grands massifs forestiers, les immenses marécages en font des lieux inexpugnables. Arthur écrit ces mots hors du wagon, sur une large pierre car il n’y a pas assez de place à l’intérieur du wagon. 
 
Le 23 janvier 1944 im Osten, Sonntagabend 
 
« Je suis en bonne santé et je vous la souhaite de même. J’ai rencontré mon Commandant de Compagnie pour expliquer mon cas. Il me dit : «c’est sans recours car depuis le jour de ton incorporation, tu es devenu Allemand. Tes parents sont Allemands de fait, et la Lorraine n’a jamais été française, elle a été volée à l’Allemagne - geklaut- . Ecoute, tu es de descendance germanique certaine et tu es considéré comme un aryen. Mais, j’ai refusé de signer ma réintégration dans le Reich. Je suis Français. Vous me gardez prisonnier ici contre mon gré. Je veux partir en France. Mon père en a fait la demande en août 1942 ! 
- Quoique tu fasses, tu es Lorrain et de ce fait tu resteras Allemand. D’ailleurs, tu n’es pas le seul à combattre, d’autres Français aussi combattent für Europa. Lorsque je lui ai fait part que vous, mes parents, aviez été déportés, inassimilables et peu fiables politiquement comme frontaliers (grenz politisch unzuverlässig), il m’a répondu : « une nouvelle affectation a été accordée à tes parents, ce n’est pas une déportation, nuance, mein Lieber ! Eine Entlassung ne peut suivre, un départ de l’armée n’est donc pas possible.
 
Maman, il avait un livre de la Loi, ein Gesetzbuch, et me contredisait sans arrêt avec les articles (Gesetze). Nun stand ich da wie ein Kind im Dreck, j’étais là comme un enfant en peine, incapable de lui répondre sur le fond juridique de mon cas douloureux. 
 
« Vous n’avez aucun argument pour être rendu à la vie civile » me dit le subtil capitaine. Toutefois, conclut-il, je vais écrire au bureau pour savoir ce qui se passe. 
Je lui ai dit de faire suivre le dossier. Il m’apprit également que j’aurais dû être, du 8 février au 1 er mars, en état d’arrestation pour refus de serment au drapeau (Verweigerung des Fahneneids) et que j’avais été condamné à 15 ans de prison par le tribunal de Trèves (Zuchthausmesur von dem Triergericht). 
- Vous êtes libre, soldat Schmitt. Remerciez le Führer et l’Allemagne.
 
Défendez-les maintenant. Jeune homme, le Führer, dans sa bonté infinie, a fait preuve de clémence envers vous. » Mit Paniewagen kam ich aus der HKL* bis zum Regiment, ich reise jetz mit dem Sanitätsauto. Avec une charrette, je suis parti de la ligne du front vers le régiment, je voyage maintenant avec une ambulance. On peut supposer que Arthur bénéficie d’un repos de quelques jours à l’arrière du front puisqu’il quitte la HKL, Hauptkampflinie (la ligne principale des combats), NdR. 
 
Le 28 février 1944 
 
« C’est une joie d’avoir reçu vos courriers des 16, 17 et 21 février derniers. Je suis incorporé dans la 383 ème Division d’Infanterie – 2 ème Bataillon – 7 ème 
Compagnie - Section Fusilier du Régiment 22. Ne te rends pas malade, maman, ne te fais pas de soucis. Je serai en congé en mars. Garde-moi des cigarettes. 
Je pense à mes grands-pères qui ont lutté pendant la guerre de 1914-1918. » 
 

 Pfarrebersweiler le 27 mars 1944 
 
Retour au village où je me retrouve bei meiner kleinen Marie. Je suis parti depuis 7 mois. » Le
 
26 avril 1944 
 
C’est un plaisir de vous écrire et de vous savoir en bonne santé. Je suis en position de réserve (Reserve Stellung). J’ai revu le Kompaniechef. Je lui ai expliqué ce que j’avais sur le coeur. « Mes parents sont considérés comme Français et moi, leur fils, par voie de conséquence aussi. » Je lui ai dit par ailleurs que je voulais quitter l’armée, je ne la supportais plus dorénavant ainsi que tout ce dont je vous avais entretenu oralement lors de ma permission. Il ne peut pas se livrer à fond de peur de la censure, NdR. Le Capitaine me répondit : « Le cas de tes parents est peut-être injuste, par contre c’est ton devoir de combattre contre les Russes (Pflicht) ». Je lui répondis : « Für wem soll ich hier kämpfen ? mais pour qui dois-je combattre ici ? » Il me dit qu’il allait voir le Commandeur du Régiment et de là il écrirait à la Division. « Il appartiendra au colonel d’envisager quelle mesure lui semblera la plus opportune à votre égard. Je vous tiendrai au courant » me certifia-t-il. Hier ist gakes - lediges Mistwetter. Tout est exécrable, sale temps pourri. Tout est sous les sables mouvants et la boue. Salue de ma part mes voisins et connaissances. 
Le 8 mai 1944 
 
« Je suis en bonne santé et vous la souhaite pareille. Je t’envoie 168 cigarettes, 2 paquets de tabac, 2 gants emballés et une boîte de cigares. Tu vas certainement t’en réjouir. Il fait froid. Je vous prépare le paquet. Mon ami Spaniol l’emmènera à la maison. Une réponse rapide me ferait plaisir. 
 
Le 22 mai 1944 

« Vous serez étonné d’apprendre que j’ai été blessé le 20 mai à 20 h 45. Une blessure de chair en haut de la cuisse m’a rayé des rangs de mes camarades (ein Oberschenkelweichschuss hat mich aus der Reihe meiner Kameraden herausgerissen). Je suis actuellement couché sur la place principale des premiers soins (auf dem Haupt-verbandplatz) et j’attends mon départ vers un hôpital. Le malheur m’a frappé pour la première fois. Liebe Mutti, hab keine Angst, sonst geht es mir sehr gut. Je ne sais pas si l’os est blessé, ça s’est bien passé après tout. Je suis content d’être sorti pour un temps du pétrin. Je vais tâcher de bien me rétablir (erholen) et me payer quelques jours agréables. C’est arrivé en creusant des trous (beim schanzen). Je n’ai rien pu faire. Habe eine grosse Himmelfahrt (Ascension) mitgemacht, j’ai failli monter au ciel avant de sortir de la principale ligne de front. Les Russes ont tiré des grenades et un feu d’artillerie derrière moi. Liebe Mutti, je suis actuellement à 15 kilomètres en retrait. Ah ! si le chemin n’était pas si loin, vous pourriez souvent venir me voir ! 
 
Dernière lettre le 4 juin 1944
 
Im Feld « Le médecin vient de terminer sa visite et me dit que dans un temps prochain je serai libéré de l’hôpital. Ce sera le bonheur de revoir bientôt mes vieux camarades de la Compagnie. C’est la Pentecôte en Russie, nous étions tous à l’église. Le temps est splendide dans notre petit village. Comment ça va à la ferme ? Où sont René et Papa ? Le Chef du camp vous a-t -il entretenu de cette vieille affaire de démobilisation ? Je lui avais écrit à ce sujet, mais je n’ai pas eu de réponse. Marie vous a-t-elle vus et écrit ? Nous partons en forêt cette après-midi. J’espère avoir prochainement votre courrier, il faut toujours l’envoyer au vieux n° postal. 
Donne le salut aux connaissances. » 
 
La lettre de son père écrite le 29 juin 1944 est revenue avec la mention suivante :
 
Zurück, zur Zeit nicht zustellbar, actuellement non localisé. 
 
Gefreiter Schmitt Arthur : Feldpost Nummer 22131 – 219 

 

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