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Says René 
 
R.A.D.
 
Du 18 avril à fin septembre 1942, j’ai appartenu à une Kriegsabteilung, une espèce de division du travail impliquée davantage dans l’engagement militaire que dans le travail civil obligatoire ; notre présence dans ses rangs nous octroyait une solde d’un mark par jour comme pour tout soldat enrôlé dans la Wehrmacht. 
Dans le Palatinat, nous avons subi le premier drill (à comparer aux exercices de commando) qui vous donnait l’impression d’être dans un asile de fous furieux. Après le dévastateur bombardement anglais d’avril 1942, nous avons été déplacés à Rostock près de la Baltique pour être rassemblés dans un Sportpalast où logeait une dizaine d’Arbeitmännersabteilungen, des unités masculines de travail (cf. Dor Emile). 
 
Dans cet immense camp, plusieurs baraques abritaient des Arbeitsdienstmädchen ainsi que des jeunes filles du Kriegshilfdienst qu’on pourrait qualifier de service d’aide en période de guerre ; les demoiselles effectuaient un an de service. Le camp était séparé au milieu par du grillage et du barbelé dont l’enclave servait de dortoir à des jeunes filles de Biélorussie. Tout ce beau monde constituait un immense rassemblement de main-d’œuvre pour les Heinkelwerke (usines d’avions Heinkel). Si l’on se faisait remarquer en mal durant la journée, c’était automatiquement la Strafwache (service de garde) pour la nuit autour du camp russe. Nous nous occupions du camouflage des halles, soit un travail de 10 heures par jour avec une demi-heure de pause pour avaler la soupe de midi. Le matin, il fallait parcourir 8 km pour se rendre aux chantiers im Eilmarsch, au pas de course ; idem le soir pour le retour. Une journée par semaine était consacrée à un exercice couplé avec la bêche et le fusil, avec les hinlegen, auf, kehrt um, Marsch Marsch, Spaten oder Gewehr vorhalten, hüpfen, (couché, debout, demi-tour, marche, manier bêche ou fusil, sauts), bref le grand cirque. 
 
Le dimanche était consacré au nettoyage à fond de la baraque où nous logions, à l’instruction politique et à la séance de chant l’après-midi. En raison de cas de scarlatine, nous avons été consignés, c’était vraiment la fête. Plusieurs fois par semaine, les bombardiers anglais venaient nous rendre visite, alors c’était la nuit passée au Splittergraben (fossé anti-éclats), ce qui ne nous empêchait pas d’être le lendemain auf der Arbeitstelle. Les repas étaient frugaux en raison des destructions de stocks de nourriture causés par les bombardements. Dans ce grand air pur et vivifiant de la Baltique, les portions étaient fort réduites pour nos estomacs de 18 ans car, malheureusement les magasins d’approvisionnement ne se trouvaient pas à Rostock. 
  
Cependant la chance nous accompagnait car nous étions originaires en grand nombre de la même région. Les paquets des parents étaient partagés et cela nous a permis de tenir le coup. Même l’humour ne faisait pas défaut. Un exemple : le jour où notre table a dû prononcer le Tischspruch, un jeune de Gérolstein s’est levé et a dit : «Es isst (essen) der Mensch, es frisst das Pferd, bei uns im Lager ist es umgekehrt, darum alle Mann ‘ran und ein jeder frisst was er kann. L’homme mange, le cheval bouffe, chez nous au camp c’est l’inverse. C’est pourquoi tous à l’auge et qu’un chacun bouffe ce qu’il peut ! » La réaction a été immédiate et le sadisme prussien a été à son comble. Le soir, plus aucun de nous n’était capable de réactions : c’était un dimanche de l’été 1942. 
 
Le lendemain étant un jour d’exercices, le gala de réjouissances a continué. Fin septembre, nous avons quitté Rostock pour un camp près de Schwerin (Allemagne du Nord) où nous avons été démobilisés. Aucun d’entre nous ne s’attendait à ce qui allait lui tomber sur le dos en rentrant. 
 
Wehrmacht 
 
Le 18 octobre 1942, nous étions de nouveau en uniforme, mais cette fois en vert-de-gris, une nouvelle vie allait commencer. Nous n’avions pas été au paradis au R.A.D . Mais pendant l’été 1943 dans les steppes de Russie, j’ai souvent pensé à l’été 1942 où, grâce au soutien des copains, je me suis senti moins seul au milieu des loups humains avec lesquels il fallait composer pour ne pas être dévoré. L’unité à laquelle j’avais été affecté fut déplacée en mai 1943 en Italie ; je suis resté en Russie avec d’autres Mosellans et Alsaciens ainsi qu’un copain originaire de Karlovy-Vary. Reconnus non conformes à l’idéologie nazie, nous avons été versés dans la schwere Heeres Panzerjäger Abt. 666, une unité antichar lourd équipée de canons 88. Avec elle, j’ai participé à la retraite de Russie du Mius jusqu’au Dniepr avec des pertes incroyables. 
 
Durant cette retraite épique hors du chaudron Sud, nous roulions la nuit et combattions le jour. L’Armée Rouge nous poursuivait avec ses tanks T.34 qui couraient dans la steppe comme une meute de hyènes.
 
Le sud était le théâtre de la guerre mobile et dès l’été 1943 les Russes étaient les maîtres du ciel. Leurs avions d’assaut nous menaient la vie dure. L’automne 1943 nous trouva dans le saillant de Nikopol, sur la rive gauche du Dniepr. L’ordre était de tenir et nous avons réussi à nous maintenir plus d’un trimestre. Fin janvier, nous reçûmes l’ordre de liquider la tête-de-pont.
 
Je ne me souviens plus comment nous avons traversé le fleuve, car je souffrais terriblement de la dysenterie. Lors du passage de notre lieutenant, je lui ai fait la remarque que j’étais bon pour l’hôpital et il m’a répliqué : «Que vous creviez au front ou à l’hôpital, c’est la même chose, car dans l’état où vous êtes, la mort sera une délivrance !» Pour un jeune de 19 ans, c’était une triste consolation. Le 9 février 1944 est venue la délivrance, j’ai été atteint d’une balle dans la tête, tirée par un tireur d’élite russe. Je me suis affaissé dans mon trou vers 10 heures du matin et j’ai sombré dans les ténèbres. J’ai repris conscience le soir, lorsqu’on m’a sorti de mon terrier, mais quelques instants seulement. J’ai entendu quelqu’un demander si je vivais encore. Puis ce fut à nouveau le coma. A partir de ce moment, je n’ai plus de souvenirs. Je ne peux que faire référence aux documents. Évacué sur le poste de secours le 14 février 1944, je fus hospitalisé par l’armée allemande au Feldlazarett 622 avec le diagnostic suivant qui constatait une blessure par balle de fusil aux parties pariéto-temporales droites (avec enfoncement de la boîte crânienne, contusion du cerveau, perte de substance osseuse et syndrome de commotion cérébrale). 
  
Le 18 février, j’ai été transféré au Hirnchirurg Sonderlazarett der Lufwaffe (hôpital spécial pour chirurgie crânienne), à Odessa. Le 19 février, toujours dans le coma, j’ai été opéré à Odessa. Le 28 février, on m’a transporté par train spécial au Luftlazarett 6 XVII à Bad Ischl, un établissement spécialisé pour blessés crâniens. Trois à quatre semaines de ma vie s’y sont passées dans une espèce de brouillard. C’est à l’hôtel Kaïserkrone que j’ai recommencé à revivre. Il est impossible de décrire cette sensation. Je couchais dans des draps propres, près de la fenêtre à travers laquelle je voyais reverdir la nature. Chaque matin, la verdure prenait le pas sur la neige dans la montagne que j’apercevais à travers la fenêtre. Je revivais enfin, après avoir vécu une année sur le front russe dans un trou pareil à un terrier de renard, avec la vermine, la chaleur en été et le froid en hiver, avec la faim et la soif, avec le souci constant de pouvoir dormir, car dormir était un problème primordial. Les Allemands nous droguaient avec un produit dont je ne me rappelle plus le nom, qui nous tenait éveillé. L’alcool servait également à nous doper, mais la préoccupation majeure était de sauver sa peau et il fallait pour cela avoir vraiment la baraka. A Bad Ischl, je peux affirmer que j’ai reçu des soins appropriés, avec rééducation fonctionnelle, massages, puis atelier et école. Les Allemands qui nous avaient envoyés au casse-pipe faisaient tout ce qui était possible pour nous récupérer. Le personnel de l’hôpital était aux petits soins pour nous. La gentillesse des infirmières était exemplaire, je voudrais pouvoir les remercier toutes. Le 31 mars 1945, sorti de l’hôpital, j’ai été déclaré inapte au service militaire. Dirigé sur la Heeresentlassungstelle I-XVIII à Innsbruck, je fus libéré du service militaire le 30 avril 1945 et admis dans la Versorgung Kuranstalt de Bad-Hofgastein, un établissement spécial pour les blessés crâniens. 
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Panzerjäger (chasseurs de chars) 
 
15 janvier 1943, envoi dans les Panzerjäger, instruction à Postdam. Service au sud-ouest de Leningrad, chasse aux partisans dans la région des marais à l’est de l’Estonie. Bombardements intenses pendant plusieurs jours et plusieurs fois pendant l’été 1944. J’ai suivi la retraite jusqu’en Courlande, des centaines de villages brûlaient. 
 
Hiver 1944-45 : les attaques massives de chars russes, les camarades tués par la mitraille, je les vois toujours. Les poumons sortaient dans le dos comme du boudin. 
 
Mars 1945 : j’ai fui sous la mitraille avec mon camarade lorrain ; beaucoup de blessés criaient : « Hilfe, à l’aide ». J’ai eu le tympan de l’oreille droite percé par une explosion. Aubertin Lucien 
 
Le 24 mai 1943, j’ai été muté au Panzerzerstörer Ers. und Ausb. Btl 92 (destructeur de blindés). Au cours d’une attaque, je reçus une balle qui me perfora le côté droit et m’endommagea le pancréas. Resté inclus dans mon corps, le projectile continue encore maintenant de voyager et me fait beaucoup souffrir car les crises pancréatiques depuis cet accident n’ont jamais cessé. » Hasenfratz Marcel, né en 1914 
 
Le 24 février 1944, j’ai été appelé comme Panzerjäger à Schwerin en Allemagne et à Gnesan en Pologne. Implication pour mater l’insurrection polonaise à Varsovie en juillet, (combats contre les partisans dans les rues, dans les égouts et les caves entourant les quartiers de la gare et de la poste centrales). » Kammerer Ernest.
 
 Ordre d’incorporation dans la Wehrmacht le 22 mai 1943, instruction en Allemagne et en Norvège dans les Panzergrenadier. Assauts contre les partisans à Varsovie. Derniers combats subis à Radom (Kutzachow). 
 
Capturé le 18 janvier 1945. Les Russes étaient des salauds, (coups de crosse sur la tête). Klein Joseph « Octobre 1943, dans les Panzerjäger avec instruction en Allemagne et en Russie.
 
Début 1944, affecté au front (chasse aux partisans à Kolosowo, sur la ligne ferroviaire), derniers combats vécus dans secteur Lutsk-Brody. » 
Wessang Auguste.
 
Le 20 mai 1943, départ dans les Panzergrenadier avec instruction subie à Neisse en Allemagne. Front sud en septembre à Kirovograd, lutte contre les partisans dans le secteur de Tcherkassy. » Wir Paul, né en 1915.
 
16 janvier 1943, appelé à servir dans les Panzerjäger avec instruction en Tchécoslovaquie. Décembre 1943, sur le front, au-delà de Minsk (chasse aux partisans et combats). Encerclement par les Russes à quatre reprises, bombardements intensifs, traversée à la nage de la Bérézina et de la Memel. » Wurtz Louis, né en 1921 
 

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