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Rémy Albert †, (coiffeur à Forbach), déclarait après guerre : 
 
«J’ai fait la connaissance de Melling Albert, originaire de Farébersviller, en juin 1943 alors que nous étions tous deux dans la Wehrmacht, à la 78ème Sturmdivision (Lehrkompanie). Plus tard cette unité s’appela la 5ème compagnie du 195ème Infanterie Regiment. J’ai rencontré Melling la dernière fois le 22 juin 1944. Il était toujours à la 5 ème compagnie.Cette rencontre s’est passée sur l’autostrade d’Orcha à Smolensk. Le 23 juin 1944, les Russes déclenchèrent l’attaque et nous avons été forcés de nous replier pendant deux jours. A l’arrière, le bruit courut que la section à laquelle appartenait Melling avait été faite prisonnière par les Russes. Depuis cette date, je n’ai pu avoir d’autres nouvelles sur Melling.» 
Cette déposition a été faite chez le commissaire principal J. Richard le 8 décembre 1945. 
 
8 février 1995 :
 
Je suis heureux d’avoir pu retrouver un témoin oculaire plus de 50 ans après les faits. M . Rémy Albert se souvient très bien des circonstances ayant entraîné la disparition d’Albert Melling. N .d .R (Photos provenant de l’album de l’aumônier militaire, l’Abbé Friedrich). 

« Après ma période d’instruction passée à Kaiserslautern du 17 octobre 1942 au 10 avril 1943, j’ai été affecté dans la 78ème division d’assaut. Etant plus grand de taille, je faisais partie de la 8ème compagnie. Les petits ou moyens gabarits (comme Albert) étaient ventilés d’après leur corpulence dans les premières compagnies. La nôtre qui était établie à 600 mètres derrière les tranchées servait de renfort en cas d’attaques soutenues et véhémentes des Russes. J’avais été désigné Schütze zwo (tireur n° 2) sur s.M .G 42 (mitrailleuse). Je portais l’affût lourd d’une vingtaine de kilos, des grenades à manches, mon fusil et des bandoulières de cartouches. Nous avions l’avantage d’être moins exposés aux tirs d’obus que les copains placés aux premières loges car nous disposions d’abris de fortune sous terre, les fameux Erdbunker. C’étaient des cahutes faites en troncs de sapin, rembourrées de remblais d’argile, dans lesquelles logeaient un sergent et six hommes. Après notre tour de garde passé dans la tranchée où la relève s’effectuait toutes les deux heures, nous retrouvions notre logis.

 
On s’étalait de fatigue sur la paillasse faite de perches de bouleaux mal ajustées : dormir restait un vœu pieux car dès l’installation, la vermine se 
réveillait et nous empoisonnait l’existence. Toutes les deux semaines, nous passions à la séance d’épouillage : une cabane surchauffée accueillait nos effets vestimentaires, les poux et les pucelles y étaient rôtis.
 
Nous nous retrouvions soulagés pour un ou deux jours puis le fastidieux grattage reprenait. Dans ces logis humides, il n’y avait pas de feu ou si peu pour ne pas attirer les tirs adverses. Le temps était occupé à battre les cartes sans entrain, à écrire des lettres, à roupiller et à manger. La Feldküche (la cuisine roulante) nous acheminait du Durrgemüse (légumes lyophilisés), du Kapes (chou) à s’évanouir et même du Drahtverhau ce qui dans notre jargon s’apparentait à un menu-barbelé tant les ingrédients étaient coriaces et fibreux. Les gamelles remplies étaient vidées sans faire la fine bouche. L’appétit creusait. 
 
Jusqu’à fin juin 1943,
 
Les choses s’étaient relativement bien passées. Le Russe tirait minimal, par contre, une Kaffeemaschine, un avion monomoteur russe reproduisant le ronronnement caractéristique du moulin à café, nous balançait sa ritournelle du haut des airs : « Lothringer, lauft über zu uns. Keine Gefahr, sie werden gut empfangen. Lorrains, passez chez nous. Aucun danger, vous serez bien accueillis. » 
 
Je n’ai jamais osé tenter la désertion : tout déserteur était fu
sillé, d’autant plus que j’avais autour de moi des Teutons fanatiques qui pensaient gagner la guerre malgré les échecs constants et nos retraites épiques. Une seule fois je fus impliqué dans la chasse aux partisans, menée dans le secteur de Minsk. 
Au moment de monter en ligne, notre compagnie se trouva affaiblie et diminuée par la dysenterie : autant pour nous, la maladie retardait notre implication prévue sur le front lors de l’opération Zitadelle. 
 

Mi-juillet 1943,
Les évènements se gâtèrent : le Russe nous collait au train et nous, nous retraitions en bon ordre. 
 
A partir de fin juillet 1943,
 
Après l’abandon des positions avancées dans l’arc d’Orel, ce furent quatorze jours de retraite pénible où il fallait à chaque halte, se constituer en hérisson, creuser des tranchées et se cramponner : le Russe était sur nos talons. Le 14 août 1943, nous avions eu comme consigne de garder Karatschew jusqu’à la nuit tombée. Paul Charton y mourra vraisemblablement le lendemain, cf. Melling. NdR. L’artillerie ennemie nous pilonnait. Ce jour-là, je fus blessé au cou par une balle expédiée apparemment par une tireuse d’élite. Notre sergent fut également blessé, mon voisin mourut frappé à la gorge. Ressentant l’effet d’une aiguille, du moins c’est la sensation que j’en perçus, je mis la main à l’épaule droite pour la retirer pleine de sang. Encadré par les orgues-de- Staline je filai à l’arrière et au bout de 500 mètres, je hélai un camion qui me ramena vers l’hôpital de campagne, le Feldlazarett n° 34 de Karatschew. Le médecin qui m’ausculta parla de miracle ; à trois millimètres près, mon artère était sectionnée ! 
 
Le 16 août 1943,
 
Je fus ramené au Feldlazaret 299 puis transféré le 21 août 1943 au Feldlazarett 2/522 à Starodub. Voici le diagnostic médical qui me concernait : perforation de l’épaule droite par balle de fusil. Je mis trois semaines à m’en remettre. Je sortis le 7 septembre de l’hôpital pour me retrouver à Konstanz am Bodensee dans la Genesungskompanie 22, puis j’héritai d’un congé de convalescence bien mérité (Urlaubserholung). Déclaré apte au service, je remis les pieds sur le front russe en novembre 1943. Albert, je l’avais appris à mon retour sur le front, était blessé et hospitalisé. Après les premiers frimas durs à supporter, j’avais pu hériter, le 12 décembre, d’habits feutrés ; mêmes les bottes étaient rembourrées ce qui m’a permis de passer un hiver sans subir trop de gelures. 
 
Au Nouvel An 1944,
 
(les Russes avaient respecté la trêve de Noël), nous avons bénéficié de denrées provenant des Marketenderware (champagne, cigarettes et rhum provenant de la cantine) bref, des gâteries qui nous firent alors sombrer dans une profonde nostalgie de la Heimat. Le printemps fut ponctué d’attaques véhémentes des Russes que nous pûmes à chaque fois juguler. . L’été s’annonçait orageux et il le fut. Le 22 juin 1944, je pus encore discuter avec Albert stationné en première 
ligne. Il me dit : «comment allons-nous nous en sortir ? C’est infernal ici !» 
 
Le 23 juin,
 
Alors que je revenais vers le bunker après mon tour de garde effectué à 3 heures du matin, je dis à la relève, vers 5 heures moins le quart : « Ça va chauffer aujourd’hui !» Effectivement, à 5 heures moins 5 minutes,le Trommelfeuer s’abattit sur nos lignes et hacha menu les positions jusqu’à 9 heures. Nous gardions la Rollbahn Orcha-Smolensk. Sous un déluge de feu meurtrier de quatre heures, beaucoup de soldats périrent. Notre lieutenant, notre adjudant-chef en furent du lot, et sans doute Albert Melling pris lui aussi dans l’hécatombe. Un témoin nous raconta que sa section fut faite prisonnière. Après, allez savoir ce qui advint des hommes... Nous dûmes rester une nuit supplémentaire pour tenter de colmater la brèche et même foncer vers l’avant. Les tanks russes montrèrent le bout de leurs tourelles et bientôt il fallut reculer. J’étais exténué, faisant le coup de feu sans arrêt.
 
Le 25 juin,
 
Fourbu au point de m’affaler sur le sol, prêt à endurer la mort s’il le fallait, car maintenant peu m’importait l’issue, j’appelai l’officier en déclarant que ma blessure aux pieds m’empêchait de combattre. Il me dirigea vers un Sanitätswagen (ambulance) où l’infirmier devant la vision de mes pieds en sang me délivra 
un Schein (une autorisation) avec lequel je pus m’esquiver du piège. Je partis sur Kempnitz me requinquer puis je retrouvai Konstanz. Je fus rééquipé et atterris du côté de Belfort pour faire la chasse aux partisans. Avec un camarade alsacien, Wingert Camille originaire de Barr, nous prîmes la poudre d’escampette à Bezancourt. Nous nous cachâmes une semaine durant dans une ferme. Grâce à un passeur, nous fûmes plus de 200 gars à resquiller par la Suisse. Parmi nous se trouvaient de futurs requis de force. Pressentis pour aller effectuer leur service du travail, ces jeunes fuyaient la mainmise allemande. Je retrouvai peu après Dijon, ville libérée, où je m’engageai comme volontaire dans la 1ère Armée Française du 1er novembre 1944 au 15 juin 1945. » 

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