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« Enrôlé dans une armée qui n’était pas la mienne, je devais y combattre des hommes farouches qui essayaient de reconquérir chèrement leur liberté. Certains partisans portaient des uniformes allemands et descendaient mes compagnons l’un après l’autre, sans parler de leurs francs-tireurs héroïques.

Les expériences les plus bouleversantes et les traumatismes psychiques liés à ma condition d’incorporé de force, je les ai subis durant le soulèvement de Varsovie. J’ai participé à des combats rapprochés. Sous une chaleur étouffante, il m’est même arrivé de grimper par-dessus les morts au teint bleuâtre, ceci pour nettoyer les poches de résistance. Les S.S. qui avaient empilé les dépouilles sur des tas en forme de pyramides les arrosèrent d’essence et les brûlèrent pour éviter les épidémies. Beaucoup de camarades alsaciens moururent. Quand des résistants étaient faits prisonniers, c’était le peloton d’exécution, il n’y avait pas de pardon.

(Victor Brettnacher, fantassin dans le régiment disciplinaire 500 qui évolua également à Varsovie lors de l’insurrection, évoque l’attitude fanatique de gamins de 10 ans, souples comme des lianes et reconvertis en d’irréductibles snipers faisant le coup de feu dans les maisons aux recoins inexpugnables, qu’il fallait neutraliser l’un après l’autre pour se rendre maîtres de la place. On ne pouvait guère compter sur les panzers, véhicules qui s’avéraient peu efficaces dans le dédale des rues ; les cocktails Molotov, armes redoutables, grillaient les tankistes pris comme des rats à bord de leurs blindés. Ndr).

Mi-août 1944, j’ai été blessé légèrement au bassin et à l’index gauche par des éclats de grenade. La Wehrmacht était en perte de vitesse. Cela sentait le roussi à tous les échelons. Je n’oublierai jamais l’exécution d’un Feldwebel (adjudant) qui avait mis des vêtements civils pour échapper à la guerre et aux Russes.

En plein combat, en compagnie d’un Unteroffizieret d’un fantassin, je restai planqué dans la tranchée, au lieu de filer vers les arrières. Notre capture eut lieu le 9 février 1945, à Arnstwalde, en Poméranie.

Les femmes-soldates hystériques nous distribuèrent des coups sur tout le corps, les officiers nous fouettèrent. Après la correction, l’on nous enferma dans une maison pillée. Au petit matin commencèrent les interrogatoires,  les Russes nous firent comprendre qu’on allait être fusillés à l’orée d’un bois. Quand nous dépassâmes le bois en question, nos gardes nous donnèrent une cigarette ; nous l’avions échappé belle.

Un peu plus tard, venant en sens inverse de notre interminable colonne de prisonniers, une troupe de Mongols en délire faucha tous ceux qui ne pouvaient plus suivre : ce fut un carnage. Sur ces chemins de calvaire, combien de civils fuyant la colère des vainqueurs périrent-ils ? Combien de femmes et de jeunes filles furent-elles violées ? Nul n’en connaîtra le nombre ! Nous avons soufflé d’aise en arrivant au camp de Posen.

A Voronej, pour marquer la fin de la guerre, on nous fit défiler. Au camp, de manière prophylactique, on piquait des centaines de prisonniers avec la même aiguille. Combien d’inconnus ainsi contaminés moururent-ils par infection ? On travaillait au pourcentage pour mériter une cuillerée de cacha en plus. Le soir, en rentrant du boulot, nous étions exténués ; il fallait encore se rassembler en rangs avant de mériter la soupe. Les Russes nous comptaient : adin, twa, dri,…cela prenait des heures parce que le responsable ne trouvait le bon compte qu’après quatre ou cinq comptages.

Un beau jour, l’on nous dit : « Franzouski scora domoï, woyna kaputt ! Français bientôt à la maison, la guerre est morte ! » Avec le drapeau français, on sortit de la ville pour aller à la gare en chantant la Marseillaise et là, on nous enferma dans des wagons-à-bestiaux.

En débarquant à la gare de Rada, pas un seul prisonnier ne tenait encore debout. Une chaleur suffocante et la non-distribution de boisson pendant plusieurs jours furent fatales à beaucoup de captifs. Nos gardes durent aller nous chercher à boire avant de pouvoir nous faire avancer vers le camp.

Pendant la corvée de ramassage de branches, un prisonnier avait découvert des fraises des bois. Son absence ayant entraîné du retard et au motif qu’il s’était trop éloigné dans la forêt, un jeune soldat russe le terrassa à son retour, avec la crosse de son fusil qui se cassa en deux ! Le prisonnier en question, je ne l’ai plus jamais revu.

Plus tard, je participai à différents commandos, dont celui du kolkhoze où je fus injustement puni pour cause de dysenterie. J’ai été admis au lazaret pour paludisme en août 1945. Arrivé le 9 décembre 1945 dans ma commune, et pesant encore 38 kg, j’ai passé les deux tiers de la première année de liberté retrouvée, à l’hôpital militaire de Mulhouse, pour soigner une néphrite et une pleurésie coriaces. J’ai été hospitalisé sept fois pour reprendre le dessus. » Bissel François, né en 1925


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