« L’invasion allemande du 10 mai 1940, suivie de l’humiliante capitulation signée dans le wagon de Rethondes, sonna le glas de notre qualité de Français. Annexion, germanisation, déportations s’enclenchèrent. Notre espoir résidait en De Gaulle !

27 avril 1944, départ dans le génie allemand (Pionnier) à Brandenburg puis à Horsens au Danemark.

En septembre, affectation en Hongrie et derniers combats à Szegedin.  

Là-bas, nous avons faussé compagnie à notre section : nous étions trois déserteurs, à savoir : un Lorrain, un Allemand communiste, russe par sa mère, (sa langue maternelle nous a facilité bien des choses) et moi-même. Un major soviétique nous interrogea. Il parlait très bien le français et connaissait Metz. Son attitude nous mit en confiance. Il faut dire qu’il fut très correct et nous donna même un soldat pour nous escorter vers l’arrière.

En croisant une colonne russe qui montait vers le front, j’ai été assommé avec un siège de charrette. J’ai eu la vie sauve grâce au garde mongol que le commandant russe avait mis à notre disposition, après notre interrogatoire passé à la kommandatura. Donc, nous avons été capturés le 2 décembre 1944 après nous être évadés des lignes allemandes, date qui coïncidait avec la visite du général de Gaulle à Moscou. Les Alliés U.S. étaient aux portes de Thionville, les miens allaient être libérés alors que moi je plongeais dans l’inconnu. J’avais peur d’être repris par les Allemands suite à leur contre-offensive menée sur Budapest. De notre camp de prisonniers, on entendait les combats se rapprocher.

Après avoir transité par les camps de Baja en Hongrie, de Timisoara en Roumanie, je partis vers Kazan.

Nous avons voyagé trois semaines, porte et fenêtres fermées, avec 106 hommes par wagon, au départ du train. Ce n’est qu’à la troisième semaine que nous avons osé ouvrir la porte, nous étions en Russie profonde.

J’ai travaillé là-bas dans une tourbière, avant d’être rappelé avec d’autres compatriotes pour filer sur le camp 188. « Enfin Tambow, le merveilleux camp des Français ! » pensions-nous. Quel désastre en le découvrant !

Quand je constate actuellement le honteux gaspillage de nourriture, tel le pain jeté dans les poubelles ou l’attitude des grévistes qui déversent d’appréciés fruits sur les routes, je songe souvent à ma captivité d’affamé. Ces gars insouciants n’ont certainement jamais eu faim comme nous à Tambow !

J’ai un frère qui est grand invalide de guerre. Après une année passée sur le front de Leningrad, il avait profité d’une permission pour s’évader en zone française occupée. Dénoncé et repris au cours d’une rafle, il passa deux ans dans un camp de concentration. » Felten Roger, né en 1926

 

 

 

 


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