« 17 octobre 1942, départ à Heidelberg. Affecté dans la 20ème Panzerdivision, j’ai pleuré la mort de nombreux amis alsaciens et lorrains dans le secteur de Welikie-Luki. Mais comment ne pas avoir aussi une pensée émue envers la disparition de ces soldats russes à qui, personnellement, je ne souhaitais pas de mal ? Je fus blessé par balle au bras droit.

Prisonnier le 3 juillet 1944 à Minsk -mon unité ayant été encerclée pendant la retraite du front de Bobruisk- je fus témoin de l’extermination de soldats allemands blessés qui ne pouvaient plus se déplacer suite à l’allure imposée à la colonne de prisonniers : coups de pistolet, rafales de mitraillette abrégèrent leur martyre.

Au bout du camp de Tambow se situait un grand trou dans lequel on vidait les chiottes. Eh bien, je suis tombé dans cette fosse de deux mètres de profondeur où était répandu le caca-chouette, heureusement très liquide. Pour m’en sortir, j’ai fait une traversée diagonale à la nage, non pas dans le style coulé car ce n’était pas tout à fait indiqué, mais en pratiquant la brasse ! La misère morale, la faim et les kapos alsaciens, c’était ça aussi Tambow ! J’ai été rapatrié le 26 octobre 1945. » Genser Alphonse, né en 1923

 

« 16 octobre 1942, en route vers la Pologne ! Comme fantassin, je fus engagé dans la lutte contre les partisans en Ukraine et en Pologne. En octobre 1943 sonna pour moi le départ vers la Lituanie et la Lettonie. Deux fois de suite, ma compagnie fut décimée. Au cours de ces épreuves, je m’en tirai bien. La première fois, on releva 7 rescapés sur 120 hommes ; la fois d’après, on compta 11 survivants sur l’effectif qu’on venait de reconstituer ! Lors de ces hécatombes, je me retrouvais à chaque fois errant seul derrière le front, volant de la nourriture pour subsister. Absent de mon unité, la première fois durant huit jours, puis pour la seconde affaire pendant dix-sept jours, je dus subir des interrogatoires et m’expliquer sur les raisons prolongées de mes absences.

Un matin, je parvins avec beaucoup de chance à me blottir dans un trou durant trois heures, sous les explosions des Stalinorgel qui m’occasionnèrent de ce fait une perte de l’ouïe pendant soixante-douze heures.

Evadé le 16 octobre 1944, je restai caché trois jours dans les lignes russes. Nous passâmes une huitaine de jours de transport dans un wagon en décembre 1944, en ne disposant que d’une nourriture minimum. On enregistra plusieurs morts à l’arrivée à Tambow. Mis en quarantaine de janvier à mars 1945, j’ai travaillé par la suite dans une filature. Faim et violences ont accompagné mon calvaire. Rapatriement le 26 octobre 1945. »

 

Glaser Lucien, né en 1924


Warning: Parameter 2 to modChrome_artblock() expected to be a reference, value given in /var/www/vhosts/malgre-nous.net/httpdocs/templates/templatemalgre_nous/html/modules.php on line 39

Warning: Parameter 3 to modChrome_artblock() expected to be a reference, value given in /var/www/vhosts/malgre-nous.net/httpdocs/templates/templatemalgre_nous/html/modules.php on line 39

© 2015-2024. Tous droits réservés.

Console de débogage Joomla!

Session

Profil d'information

Occupation de la mémoire

Requêtes de base de données