Warning: "continue" targeting switch is equivalent to "break". Did you mean to use "continue 2"? in /var/www/vhosts/malgre-nous.net/httpdocs/templates/templatemalgre_nous/functions.php on line 197

« ………………Je partis sur le front russe le 7 août 1943. Dès le lendemain, après un bombardement préparatoire précédant l’attaque ennemie, je fus blessé par un éclat d’obus à l’épaule gauche, près de Laski ; à mes côtés gisaient deux camarades morts et un autre, blessé.

Un deuxième séjour en novembre-décembre 1943 me trouva à nouveau en première ligne. Près de Tchaussy, j’ai participé à l’attaque d’une position russe qui se termina au corps-à-corps, avec dans le dos, le pistolet de notre officier m’obligeant à avancer. J’ai été blessé une seconde fois le 4 décembre, par éclat d’obus cette fois au genou gauche. J’ai également séjourné dans les marais du Pripet, au nord de Smolensk et près de Vitebsk, dans le Partizaneneinsatz.

Au nord de Vilna, au moment où je transportais un blessé vers l’arrière avec un camarade alsacien, les Soviets attaquèrent. Nous profitâmes de la pagaille générale pour échapper au contrôle de nos chefs, en reculant avec une autre unité jusqu’à ce que nous pûmes nous cacher dans une forêt et nous rendre aux Russes le 5 juillet 1944. Dès ma capture, un commissaire politique me menaça d’une exécution immédiate et me contraignit à creuser ma propre tombe, histoire de provoquer en moi la frousse de ma vie. En ce même jour d’épouvante, me croyant hors de danger après le départ de ce fonctionnaire politique, coiffé du bonnet à l’étoile rouge, ce fut cette fois un sous-officier qui vint vers moi avec deux mitraillettes (une russe et une allemande). Il me fit comprendre qu’il voulait me tuer ; je devais lui désigner l’arme avec laquelle je désirai être exécuté !

Le 14 juillet 1944, pris de crampes durant une marche forcée, j’étais dans l’incapacité de mettre un pied devant l’autre. Or, nous savions que ceux qui ne pouvaient plus suivre étaient liquidés sur le bord du chemin. Inquiet des conséquences liées à mon handicap, je commençai à paniquer. Grâce à deux compagnons alsaciens généreux qui m’ont traîné sur des kilomètres, j’ai pu échapper à la mort.

J’ai connu plusieurs camps volants, puis les camps de travail de Dunabourg, de Saratov et enfin celui de Wolsk. Par exemple, nous dûmes reconstruire la ligne de chemin de fer Polodsk-Vitebsk durant un trimestre, de juillet à septembre 1944 avec, au programme, la pose de rails et de traverses ainsi que des travaux de terrassement. Nous avons turbiné comme des forçats pendant 15 à 16 heures par jour, avec un morceau de pain et une tasse d’eau chaude, en ramassant en prime des coups de pied et de bâton sur l’échine. Nous avons passé les nuits, soit dans des granges, assis et serrés les uns contre les autres, soit couchés dans les prés humides.

 

Pendant un temps très court, à Saratov, je devins responsable d’un groupe de dix camarades qui m’avaient choisi pour procéder à la distribution équitable du pain. J’ai effectué là-bas des travaux dans un garage puis du terrassement.  En octobre-novembre 1944, j’ai été atteint une deuxième fois de la dysenterie. Ma faiblesse, après quelques semaines passées dans cet état, était telle que je ne tenais plus sur mes jambes. Comme beaucoup de malades atteints du même mal mouraient autour de moi dans ce lazaret à Wolsk (camp n° 137) sur la Volga, je ne donnais plus cher de ma peau. Ce fut l’une des périodes les plus éprouvantes de ma captivité ! Après ma libération, j’appris que mon jeune frère, incorporé comme moi dans la Wehrmacht, était porté disparu en Russie. Le croyant à l’époque de mon rapatriement toujours en vie, et m’imaginant qu’il endurait sans doute les mêmes épreuves que j’avais vécues là-bas durant ces longs mois d’abandon, cette pensée d’impuissance pour aider à le soulager dans sa détresse me devenait intolérable. Dans mes rêves, je partageais souvent la captivité avec lui. J’éprouvais une immense déception en pensant au traitement injuste dont j’avais fait l’objet de la part des alliés russes, alors que j’étais allé volontairement vers eux en ami. A l’intention de ma famille, j’ai confié au papier ce que j’avais vécu pendant la guerre. Ainsi, le fait d’avoir pu projeter sur courrier ce que je portais comme croix intérieure en moi depuis des années et qui pesait sur moi comme un fardeau, a été un véritable soulagement. C’était comme une sorte de seconde libération…… » Heigel Joseph, né en 1921


Warning: Parameter 2 to modChrome_artblock() expected to be a reference, value given in /var/www/vhosts/malgre-nous.net/httpdocs/templates/templatemalgre_nous/html/modules.php on line 39

Warning: Parameter 3 to modChrome_artblock() expected to be a reference, value given in /var/www/vhosts/malgre-nous.net/httpdocs/templates/templatemalgre_nous/html/modules.php on line 39

© 2015-2024. Tous droits réservés.

Console de débogage Joomla!

Session

Profil d'information

Occupation de la mémoire

Requêtes de base de données