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« Avant d’arriver sur le front du Dniepr, j’ai été l’un des six rescapés de notre wagon qui fut renversé à la suite d’une catastrophe ferroviaire liée à un attentat qui avait anéanti notre train rempli de Panzergrenadieren. Le seul camarade que je connaissais au front a été blessé le 1er janvier 1944, en même temps que moi qui fus victime d’éclats d’obus au genou et à l’épaule gauches. Je ne l’ai plus retrouvé à mon retour dans l’unité ; il avait disparu. Je le soupçonne fort de s’être évadé chez les Russes. Rétabli, j’ai été remis sur le front sud, en juillet 1944.

Un jour, placé en avant-poste, j’ai pu sauver ma peau et celle d’un camarade qui roupillait, en mettant en fuite une patrouille russe sur qui je balançai force grenades à main durant une escarmouche nocturne. En rampant sous les tirs jusqu’au poste de combat (Gefechtstand) pour annoncer la bonne nouvelle de mon succès à mes supérieurs, ils me traitèrent de lâche, parce que je n’avais pas ramené de prisonniers.

Vers la mi-août 1944, nos lignes furent bombardées par des salves de Stalinorgel, démarrées à 10 heures du matin, puis reprises ensuite tous les quarts d’heure, en prévision de l’attaque générale russe sur la VIème Armée allemande reconstituée après la défaite sanglante de Stalingrad.

J’ai réussi à me tirer d’affaire face à une incursion de tanks russes, les redoutables T. 34. Abandonné par ma troupe, je m’étais retrouvé seul et à découvert devant un trio de mastodontes. J’eus alors la présence d’esprit de me glisser dans un abri en profitant de leur angle mort, leur défaut dans la cuirasse ! Je devenais par conséquent inaccessible aux mitrailleurs cherchant à me localiser à travers leur épiscope. Les tankistes craignaient de ma part une Panzergranate décochée sur leur blindage, mais j’étais démuni de tout. Je n’avais plus rien sur moi, même pas un fusil ! Lancés à ma chasse, les trois blindés s’étaient fait un devoir de m’écraser, mais je pus les esquiver de manière miraculeuse, à quelques centimètres de leurs chenilles en faisant le mort jusqu’à ce qu’ils décampent.

La Roumanie ayant été prise d’assaut le 24 août 1944 par l’Armée Rouge, nous nous faufilâmes, avec quelques rescapés, par les arrières du front éclaté, en parvenant jusqu’à la rive du Danube. Pendant deux à trois semaines, nous avions ainsi pu subsister en mangeant des épis de maïs et en nous cachant durant la journée. Nous avons traversé le Danube, une nuit de pleine lune. Un pêcheur bulgare nous recueillit.

Prévenue, la milice de l’endroit nous rassembla dans un centre d’internement. Après une dizaine de jours passés en ces lieux humains (nourriture et promesse de travail), et le temps de se remettre quelque peu d’aplomb, les soldats russes envahirent nos dortoirs, nous dépouillèrent sous menaces, de nos chaussures, valises, montres, etc… Le même jour, nos vainqueurs nous firent défiler dans la ville de Rasgrad en longues colonnes, sous un soleil encore chaud, jusqu’au Danube, avant de nous expédier à pied vers une gare située près de la Mer Noire. Là-bas, les gardes qui nous convoyaient nous firent nous engouffrer, à 50 captifs par wagon dans un train-à-bestiaux, direction Ulianovsk, la ville natale de Lénine. Le trajet dura presque un mois (28 jours exactement).

Je n’ai travaillé là-bas que durant les quatre premières semaines de mon séjour, au bout desquelles j’ai eu les pieds gelés. La dernière rentrée de mon poste de travail fut d’ailleurs un vrai calvaire à travers un demi-mètre de neige. J’étais exténué, à bout de forces, souffrant de graves engelures aux pieds. Les jeunes gardes russes me poussèrent avec la pointe de leur baïonnette jusqu’au camp.

J’ai passé l’hiver au lazaret d’Ul’anovsk (camp n° 215) ; les poux nous y sucèrent le reste de sang ! J’employais ma toute dernière énergie à les combattre : je raclais avec un morceau de tôle le revers de mes haillons qui étaient tout blancs d’œufs de poux. Mais vidé de toute énergie pour faire face à ce fléau, plus d’un camarade est mort devant moi, dans l’impuissance de se défendre, car littéralement bouffé et aspiré par ces vampires.

Hunckler Victor, né en 1922


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