« 22 mai 1943, arrachement à mes attaches familiales et instruction dans un régiment de cavalerie. Dans la période de Noël à Nouvel An, l’unité a connu un accrochage avec les partisans pendant le repos. La maison où nous logions fut incendiée ; nous nous retrouvâmes en chemise dans la neige, nos effets ayant brûlé. Atteint à la jambe par le coup de sabot d’un cheval affolé pendant une attaque des maquisards, mon genou s’est déboîté sous l’impact de la ruade. En janvier 1944, je séjournais dans le Nord Abschnitt, à Luga. Au lac Peïpous, près de Narva, sur notre unité forte de 500 hommes, nous restâmes encore 50 survivants (cadavres déchiquetés par l’artillerie). Encerclé par les partisans entre Bobruisk et Slutzke sur le front du Centre,  je réussis à leur échapper. Repris par l’équipage d’un char russe, je fus fait prisonnier le 27 juin 1944. Un coup de crosse de revolver me blessa à l’œil droit et la crosse d’une mitraillette m’entailla l’oreille gauche. Je perdis connaissance durant trois heures. On me prit les bottes, un fantassin russe arracha le cuir souple des fessières de protection qui étaient cousues sur mon pantalon de cavalier. Le deuxième jour, des partisans m’obligèrent à creuser ma tombe. Je fus libéré de leurs griffes par l’arrivée inopinée de plusieurs officiers russes qui m’interrogèrent. Je dus leur expliquer ma condition d’incorporé de force car nous nous trouvions dans une zone dans laquelle avait combattu la Légion des Volontaires Français. J’ai séjourné dans les camps de Bobruisk, de Kiev et de Nikolajew.

 


Au camp de Tambow : Les morts qu’on a enterrés ! Ce furent des moments effroyables quand j’ai perdu mon frère en avril 1945. « Peut-être aurais-je pu donner un peu de ma nourriture à cet être cher pour qu’il survive ? » ne cessais-je de me lamenter en me culpabilisant sans fin. Mon meilleur copain fut tué en forêt par la cime d’un arbre qui s’est abattue sur lui, juste avant son retour au camp, à quelques heures de son rapatriement vers la France ! Je suis revenu dans mes foyers sans mon frère cadet le 26 octobre 1945. L’aîné de mes frères a participé à la libération de la France comme adjudant dans les chars de la 2ème D.B.»

Voitzwenckler Albert, né en 1924


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